Titres à revenu fixe

Répartition tactique de l’actif – Mars 2021

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Points importants à retenir
La récente volatilité n’a pas eu d’incidence sur notre évaluation du contexte macroéconomique
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Nous nous attendons à ce que l’économie mondiale reste dans une phase d’expansion et que la croissance soit supérieure à sa tendance à long terme et continue de se renforcer.
Une importante révision à la hausse des taux obligataires s’est produite récemment sur les marchés
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Cette poussée récente des taux représente une accélération due à des facteurs techniques qui s’inscrit dans une tendance fondamentale par ailleurs plus modeste.
L’incidence négative sur les actifs risqués a été particulièrement évidente sur les marchés émergents.
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Les effets sur les actions, les titres à revenu fixe et les devises ont rappelé le décrochage survenu sur les marchés émergents de 2013 à 2015, mais nous croyons que les analogies avec cette période sont peu judicieuses.

Malgré la récente volatilité, notre évaluation du contexte macroéconomique n’a pas changé ce mois-ci. Nous nous attendons à ce que l’économie mondiale reste dans une phase d’expansion et que la croissance soit supérieure à sa tendance à long terme et continue de se renforcer. La croissance s’accélère dans tous les principaux pays développés, y compris dans les régions qui ont dernièrement subi des reculs à cause de nouvelles mesures de confinement strictes, comme la zone euro et le Royaume-Uni. Les sondages sur la confiance des consommateurs et des entreprises dans ces régions montrent une amélioration de la demande prévue, des commandes de biens et des tendances de production, ce qui laisse entrevoir un potentiel de demande refoulée et un rebond au cours des prochains mois. De même, le Japon continue de suivre la reprise mondiale et l’activité s’améliore dans les secteurs de la fabrication et du commerce. Comme mentionné le mois dernier, les marchés émergents d’Asie continuent de ralentir légèrement et, après avoir mené la reprise, se rapprochent de leur tendance à long terme.

Au cours des dernières semaines, une importante révision à la hausse des taux obligataires s’est produite sur les marchés, qui a nui à la plupart des catégories d’actif, actions et titres à revenu fixe confondus. Cette poussée récente des taux représente une accélération due à des facteurs techniques qui s’inscrit dans une tendance fondamentale par ailleurs plus modeste ayant débuté au troisième trimestre de 2020. À notre avis, la continuation des tendances actuelles signifierait que les prix intègrent prématurément la fin du régime de politique monétaire actuel et des conditions de liquidité, ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) et d’autres banques centrales ont explicitement écarté dans leurs communications jusqu’à présent. Même si nous continuons de privilégier une duration courte, nous nous attendons à ce que les taux se stabilisent et peut-être à ce qu’ils diminuent à court terme. Le mois dernier, nous avons examiné pourquoi ces corrections techniques sont attendues et comment elles pourraient offrir de précieuses occasions d’achat, sous réserve que le contexte cyclique mondial demeure favorable, ce qui est le cas selon nous. Comme nous l’avons déjà mentionné, nous nous attendons à ce que les écarts de taux demeurent faibles et stables dans le cadre du régime d’expansion, ce qui pourrait empêcher les corrections techniques à court terme sur les marchés boursiers de se transformer en marchés baissiers plus profonds et plus durables.

L’incidence négative sur les actifs à risque a été particulièrement évidente sur les marchés émergents parmi les actions, les titres à revenu fixe et les devises, ce qui a ravivé les craintes et le souvenir du décrochage généralisé des marchés émergents en 2013-2015, qu’avait provoqué le retrait progressif des mesures d’assouplissement quantitatif par Ben Bernanke, alors président de la Fed, et qui avait été alimenté par le marché baissier des produits de base, alors que les prix du pétrole Brent passaient de 100 $ à 35 $ le baril1. Nous croyons que les analogies avec cette période sont déplacées. À l’époque, les marchés émergents souffraient d’importants déficits du compte courant, d’évaluations élevées et d’un choc sur les « termes de l’échange » provoqué par les produits de base. Leur vulnérabilité a également été aggravée par une participation accrue des investisseurs, d’importantes rentrées de capitaux en quête de taux plus élevés s’étant produites au cours des quatre années précédentes (2009-2013). Aujourd’hui, les positions de financement extérieur sont globalement équilibrées, les prix des produits de base sont dans une remontée cyclique et les évaluations sont intéressantes pour l’ensemble des actions, des titres à revenu fixe et des devises, car les marchés émergents ont été largement boudés au cours de la dernière décennie.

Notre analyse de l’appétit pour le risque à l’échelle mondiale indique que la confiance des investisseurs continue de se renforcer, malgré la récente flambée de volatilité et le décrochage lié aux taux obligataires mondiaux. Nous croyons que les occasions les plus intéressantes pour tirer parti de cette hausse peut-être excessive des taux sont offertes par les actifs à risque cycliques, comme les actions des marchés émergents, les actions de valeur et les actions à petite et moyenne capitalisation.

Figure 1 : La croissance est en hausse dans les pays développés, tandis qu’elle se rapproche de la tendance à long terme dans les pays émergents d’Asie
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Sources : Bloomberg L.P. et Macrobond. Recherche et calculs d’Invesco Investment Solutions. Indicateurs économiques avancés exclusifs d’Invesco Investment Solutions. Données des régimes macroéconomiques au 28 février 2021. Les indicateurs avancés sont des mesures exclusives et prospectives du niveau de croissance économique. L’indicateur du cycle d’appétit pour le risque mondial (GRACI) est une mesure exclusive de l’humeur des marchés à l’égard du risque. Un indicateur supérieur (ou inférieur) à zéro signifie que l’humeur à l’égard du risque est supérieure (ou inférieure) à la moyenne. À titre d’illustration seulement.

Positionnement des placements

Ce régime expansionniste est favorable aux primes sur les actions et les titres de créance, aux facteurs cycliques et aux actifs à risque en général. Nous nous attendons à ce que les actions soient stimulées par la progression des bénéfices et la baisse de la volatilité et qu’elles offrent le meilleur potentiel de rendement global, car les écarts de taux des titres de créance à risque de qualité inférieure ont diminué et sont maintenant inférieurs à leurs moyennes historiques. Cette évolution est conforme aux cycles historiques.

  • Du côté des actions, nous favorisons les marchés émergents et les marchés développés à l’extérieur des États-Unis, en raison de l’appétit croissant pour le risque, des évaluations intéressantes et d’un cycle mondial favorable. Malgré sa récente vigueur, nous continuons de prévoir une tendance à la baisse du dollar américain, ce qui est traditionnellement favorable aux marchés émergents du fait d’un afflux de capitaux et d’un assouplissement des conditions financières. Nous continuons de privilégier les facteurs de la (petite) taille, de la valeur et du momentum.

  • Parmi les titres à revenu fixe, nous avons une préférence pour les titres à risque, malgré la compression des écarts de taux. Bien que le potentiel de rendement global des titres de créance ait clairement diminué en raison de la baisse des taux, la volatilité fléchit habituellement à cette étape du cycle économique et les titres de créance offrent une production de revenu et des rendements corrigés du risque intéressants. Nous surpondérons les obligations américaines à rendement élevé, les prêts bancaires et les titres de créance des marchés émergents libellés en monnaie locale et en monnaie forte, aux dépens des titres de créance de catégorie investissement et des obligations d’État. Nous préférons les titres du Trésor américain aux obligations d’État des autres marchés développés. Globalement, nous avons un risque de crédit2 plus élevé et une duration plus courte par rapport à l’indice de référence, parce que nous prévoyons que la hausse des taux et l’accentuation de la pente de la courbe des taux n’auront pas le caractère abrupt des six derniers mois.

  • Sur les marchés des changes, nous maintenons la surpondération des monnaies étrangères et un positionnement compatible avec une dépréciation à long terme du dollar américain, qui tireront également parti des cas imprévus de croissance positive à l’extérieur des États-Unis. Dans les marchés développés, nous privilégions l’euro, le yen, le dollar canadien, le dollar de Singapour et la couronne norvégienne, tandis que nous sous-pondérons la livre sterling, le franc suisse et le dollar australien. Dans les marchés émergents, nous favorisons la roupie indienne, la roupie indonésienne, le rouble russe, la livre turque et le real brésilien. Nous nous attendons à ce que les opérations de portage sur les marchés émergents effectuent un « rattrapage » à un moment quelconque en 2021, car elles ont obtenu de moins bons résultats que la plupart des opérations axées sur la reprise en 2020.
Figure 2: Le cycle mondial demeure dans un régime d’expansion
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Source : Invesco Investment Solutions, 28 février 2021. À titre d’illustration seulement.

Notes de bas de page

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    Source : Bloomberg L.P. et Invesco, 28 février 2021.