Titres à revenu fixe

Est-ce le meilleur ou le pire moment pour les marchés?

Est-ce le meilleur ou le pire moment pour les marchés?
Points importants à retenir
Est-ce le meilleur moment?
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Aux États-Unis, la croissance a été positive récemment, le marché du travail a été résilient et l’inflation semble avoir culminé.

Est-ce le pire moment?
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Malgré les données macroéconomiques encourageantes, de nombreux prévisionnistes voient deux nuages à l'horizon : la récession et l'inflation.

Une méthode pragmatique.
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La voie à suivre pour le moment est peut-être de se réjouir des bonnes nouvelles sur le plan des données, tout en gardant un œil sur les nuages.

La conjoncture semble très incertaine pour les investisseurs. Tout dépendant de la façon dont nous interprétons les données économiques ou tentons de prévoir leur évolution, nous pouvons avoir l’impression d’être à l’aube soit du meilleur, soit du pire moment pour les marchés, et ces interprétations mènent à deux répartitions de l’actif très différentes! Voici les deux points de vue envisageables et la vision d’Invesco Fixed Income en ce moment.

Figure 1 : Les indices des gestionnaires en approvisionnement (PMI) sont en territoire expansionniste (50+)

Source : Macrobond. Données du 1er mai 2020 au 1er avril 2023.

Est-ce le meilleur moment?

La croissance a été plus forte que beaucoup ne l’avaient prévu récemment et le marché du travail américain est plus résilient à la hausse des taux. De plus, les inquiétudes concernant la disponibilité de l’énergie se sont atténuées, ce qui a donné de meilleures performances économiques en Europe et dans l’ensemble de l’économie mondiale.

Bien qu’elle ne soit pas en plein essor, l’économie mondiale est toujours solidement ancrée en territoire positif et, jusqu’ici, les grandes puissances économiques ont évité une récession. Évidemment, certains secteurs, comme le marché immobilier américain, et certaines entreprises ont eu du fil à retordre, mais l’économie américaine est résiliente et encore capable de générer une croissance, peut-être pas exceptionnelle, mais convenable.

Figure 2 : La croissance est faible, mais toujours positive

Source : Macrobond. Données du 1er octobre 2020 au 1er janvier 2023. PIB = produit intérieur brut. T/T = en glissement trimestriel

L'inflation aux États-Unis a, entre-temps, amorcé une trajectoire clairement descendante. Nous croyons que l'inflation aux États-Unis a culminé et prévoyons qu'elle va continuer de baisser au cours des prochains trimestres. Les perspectives d'inflation aux États-Unis s'améliorent graduellement; la baisse des prix de l'immobilier se répercute sur les indices des prix et la pression sur les salaires va en diminuant. Les craintes d'une spirale des salaires et des prix semblent de moins en moins fondées, puisqu'un large éventail d'indicateurs montrent que les pressions salariales sont sous contrôle.

L'inflation en Europe a augmenté jusqu'à récemment, mais, à notre avis, elle devrait suivre la trajectoire de l'inflation aux États-Unis avec un certain décalage.

Figure 3 : L'inflation est élevée, mais diminue

Source : Macrobond. Données du 1er janvier 2016 au 1er mars 2023. IPC = indice des prix à la consommation.

Normalement, une conjoncture désinflationniste et de faible croissance devrait être très favorable aux marchés des capitaux. Ce type de contexte de croissance devrait soutenir la croissance des revenus et des bénéfices et la baisse de l’inflation devrait purger du système les pressions sur les coûts.

À l’heure actuelle, en contrepartie de toutes ces bonnes nouvelles pour les marchés, les banques centrales continuent de resserrer les conditions financières. En effet, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux à sa dernière réunion dans une conjoncture où la courbe des taux est déjà fortement inversée et où certaines banques montrent des signes de stress. Ce resserrement des conditions financières maintient les taux d’intérêt et les écarts plus élevés qu’ils ne le seraient autrement. Dans le meilleur des cas, lorsque la Fed cesse de relever les taux ou procède à des baisses, cela joue en faveur de toutes les catégories d’actifs. Une conjoncture de croissance désinflationniste devrait favoriser tous les marchés.

Est-ce le pire moment?

Malgré les données macroéconomiques encourageantes, de nombreux prévisionnistes voient des nuages à l'horizon qui pourraient précipiter des résultats négatifs sur les marchés. Ces deux nuages sont la récession et l'inflation :

  • Récession : Les modèles historiques suggèrent qu’une courbe de rendement inversée et de fortes hausses de taux devraient entraîner une récession. Les récentes récessions, en particulier la crise financière mondiale et la récession pandémique, ont été accompagnées de bouleversements majeurs sur les marchés des taux et des titres de créance. Habituellement, un ralentissement de la croissance exerce des pressions sur les marchés des titres de créance dans l’ensemble de l’économie et fait augmenter les écarts de taux et chuter les cours des titres risqués. De plus, les observateurs disent que les tensions bancaires et la baisse des dépôts laissent présager un resserrement de la croissance du crédit; ce sont des signes précurseurs d’une activité récessionnaire. La question est de savoir si les États-Unis tomberont effectivement en récession au cours des prochains trimestres. Les données actuelles montrent une remarquable stabilité et il n’y a pas de déséquilibres évidents dans l’économie, mis à part le marché du travail, qui semble avoir besoin du type de correction qu’apporte une récession. Ainsi, bien qu’une récession demeure une possibilité pour les États-Unis, c’est loin d’être une certitude; à notre avis, le taux de probabilité est inférieur à 50 %.
  • Inflation : La hausse surprenante de l’inflation en Occident pendant la reprise post-pandémique a laissé les marchés profondément préoccupés par la possibilité que les pressions inflationnistes perdurent. Le fait que l’inflation ait commencé à baisser devrait apaiser quelque peu ces préoccupations, mais de nombreux observateurs continuent de craindre qu’un marché du travail tendu exerce encore des pressions à la hausse sur l’inflation. Si l’inflation repartait à la hausse au cours des prochains mois et que la croissance reste anémique, nous pourrions nous retrouver en situation de stagflation, ce qui serait passablement préjudiciable à l’ensemble des actifs financiers. Il est certes possible que l’inflation reparte à la hausse, mais chaque mois qui passe au cours duquel les prix et les salaires semblent contenus rend ce scénario de stagflation moins probable. L’inflation demeure un risque pour les marchés, mais il s’estompe à mesure que les données favorables se multiplient.

Point de vue d’Invesco Fixed Income : Une méthode pragmatique

Les récentes statistiques tendent vers un scénario de croissance désinflationniste et, à la dernière réunion du FOMC, la Fed semble avoir ouvert la porte à une pause dans les hausses de taux. Si les banques centrales voient d’autres signes de forces désinflationnistes, cela devrait ouvrir la voie à de bons rendements des marchés financiers. Des scénarios négatifs de récession ou de hausse de l’inflation risquent de nuire aux marchés, mais ce ne sont là que des prévisions qui ne concordent pas avec les données actuelles. La voie à suivre pour le moment est peut-être de se réjouir des bonnes nouvelles sur le plan des données, tout en gardant un œil sur les signes avant-coureurs des scénarios négatifs que nous envisageons.

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