Obligations de qualité

Au-delà de la volatilité en août : Perspectives de nos experts en titres de qualité investissement

Overhead view of a road in a forest in autumn
Points importants à retenir
Retour de la stabilité
1

Les écarts de taux se sont resserrés et les taux des obligations du Trésor se sont redressés par rapport aux creux atteints depuis le début de l’année, après la volatilité du début d’août.

Fondamentaux solides
2

Grâce à la santé des bilans des sociétés et des consommateurs et à une bonne liquidité, les paramètres fondamentaux des titres de qualité investissement ont été solides. 

Occasion
3

Si notre scénario de base se concrétise, nous entrevoyons des occasions et un potentiel de rendements annuels élevés de moins de 10 %.

En août, les marchés ont connu une hausse de la volatilité, car les taux des obligations du Trésor ont diminué et les écarts de taux se sont élargis en raison d’une série d’événements économiques défavorables, y compris des données décevantes sur l’emploi. La stabilité s’est rétablie, car les écarts de taux se sont resserrés et les taux des obligations du Trésor se sont redressés par rapport à leurs creux enregistrés depuis le début de l’année. Les investisseurs semblent avoir réévalué la situation, reconnaissant que la volatilité du début d’août pourrait découler d’une réaction excessive du marché après une anticipation d’une situation économique impeccable.

Nous répondons aux questions sur les facteurs qui expliquent cette volatilité et sur notre point de vue sur le marché des titres de qualité investissement.

Q. : Qu’est-ce qui a alimenté la volatilité qui a surpris les marchés au début d’août?

Matt : Selon nous, la volatilité des marchés boursiers et obligataires au début du mois était centrée sur trois éléments.

Premièrement, comme nous le répétons depuis un certain temps, la Réserve fédérale américaine (Fed) a cessé de se préoccuper uniquement de l’inflation pour s’intéresser à l’inflation et à la croissance; la croissance a été plus difficile dernièrement. La Fed semble plus convaincue d’avoir maîtrisé l’inflation. Même si certains signes indiquent que les consommateurs à faible revenu ont éprouvé des difficultés, la croissance a fait preuve de résilience, même si elle ralentit. Le rapport sur l’emploi de juillet fait état d’une diminution du nombre d’emplois créés (114 000) par rapport aux prévisions (170 000)1. Le taux de chômage a également augmenté et les marchés ont craint que la Fed soit en queue de peloton dans l’assouplissement de sa politique monétaire. Le sentiment était qu’elle aurait déjà dû réduire les taux et qu’elle devait le faire plus rapidement que prévu.

Deuxièmement, le dénouement de ce qu’on appelle le portage du yen. Essentiellement, les investisseurs empruntaient le yen à bas prix et utilisaient cet argent pour investir à un rendement plus élevé ailleurs dans le monde. Lorsque le yen s’est apprécié, il a été plus difficile de rembourser ces prêts en yen et les investisseurs ont dû liquider des actifs partout dans le monde, ce qui a fait baisser leurs prix. Les gens ont été pris au dépourvu.

Troisièmement, les évaluations des titres de créance et des actions, en particulier des technologies, ont été élevées. On s’est déjà demandé si les évaluations étaient une bulle, et l’incertitude du marché a alimenté ce sentiment.

Selon nos perspectives macroéconomiques, nous ne croyons pas que la Fed soit nettement en queue de peloton. Nous pensons qu’elle a reconnu que la prochaine décision sera probablement une réduction de 25 points de base à sa réunion de septembre. Est-ce qu’il faudrait que ça soit 50? Nous verrons bien. Mais dans l’ensemble, nous croyons que l’économie est toujours en bonne posture.

Q. : Malgré les ventes massives d’août, comment vont les paramètres fondamentaux des titres de qualité investissement?

Todd : Les ventes massives d’août ont été en grande partie une situation technique, comme Matt l’a souligné. Plus de 80 % des sociétés de l’indice S&P 500 ont déclaré des bénéfices, mais la croissance des bénéfices sur 12 mois est d’environ 11 %2. À notre avis, c’est assez solide, étant donné que nous approchons de la fin du cycle.

Les bilans des sociétés sont sains et la liquidité est bonne. Si l’on examine le secteur financier, qui pourrait avoir des répercussions systémiques, la qualité des actifs dans les bilans des banques et les conditions des fonds demeurent bonnes. Les bilans des consommateurs sont également sains. Nous ne voyons pas de préoccupations fondamentales majeures sur le marché.

Q. : Pourquoi le marché a-t-il considéré les mauvaises nouvelles comme de mauvaises nouvelles?

Matt : L’un des aspects intéressants des ventes massives, c’est que, historiquement, les mauvaises nouvelles économiques ont été bonnes pour les actifs risqués. Cela s’explique en partie par le fait que le marché s’attend à ce que la Fed intervienne et soutienne les actifs risqués en réduisant les taux, ce qu’on appelle le renfort de la Fed. C’est ce qui s’est produit au cours des dernières années. Mais cette fois-ci, le marché a accueilli les mauvaises nouvelles comme de mauvaises nouvelles. Malgré un solide rendement macroéconomique, nous en sommes à un stade plus avancé du cycle économique, où les mauvaises nouvelles sont plus vraisemblablement considérées comme de mauvaises nouvelles.

Je pense que nous voulons de bonnes nouvelles, et que le marché nous récompensera. Il y a un an, lorsque nous étions préoccupés par l’inflation et sa réaccélération, la mauvaise nouvelle était une bonne nouvelle, car cela signifiait que la croissance ralentissait. Nous voulons maintenant de bonnes nouvelles pour soutenir le fait que le scénario d’atterrissage en douceur peut encore se concrétiser. C’est notre scénario de base et, comme la Fed a maîtrisé l’inflation, nous pensons qu’elle réduira les taux trois fois d’ici la fin de l’année.

Q. : Compte tenu de la récente volatilité, le moment est-il bien choisi pour se tourner vers les titres de qualité investissement?

Todd : Cela dépendra s’il y a des problèmes fondamentaux, comme si nous nous dirigeons vers une récession. Dans ce cas, nous nous attendons à ce que les écarts de taux s’élargissent. Ce n’est pas notre scénario de base. À l’heure actuelle, nous privilégions les nouvelles émissions sur le marché américain des titres de qualité investissement. La nouvelle offre comprend des transactions de grande qualité qui sont d’environ 25 à 35 points de base de moins qu’il y a peu de temps. Ces transactions sont intéressantes parce que nous privilégions les titres de créance qui, même en période de récession, seront en mesure de survivre et de bien se comporter. Les ventes se font également à escompte. C’est notre stratégie, et nous surveillerons l’évolution de la volatilité à l’approche de la décision de la Fed concernant les taux directeurs en septembre.

Q. : Le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans a reculé pour s’établir à environ 3,89 %, ce qui est inférieur à notre niveau de début d’année. Pensez-vous que la baisse des taux est allée trop loin?

Matt : Nous croyons que l’inflation continuera de ralentir pendant le reste de l’année et l’an prochain. Comme nous l’avons mentionné, nous pensons que cela permettra à la Fed de réduire les taux trois fois d’ici la fin de l’année. Nous nous attendons toutefois à ce que cela soit très tributaire des données. Je ne pense pas que la Fed hésitera à réduire davantage ses taux au besoin. Notre scénario de base de trois baisses de taux de la Fed commence à être pris en compte par le marché.

Une fois que les banques centrales commencent à réduire les taux, elles ne s’arrêtent généralement pas jusqu’à ce qu’elles approchent de leur taux final. À l’approche du début du cycle de réduction des taux de la Fed, nous nous attendons à ce que d’autres réductions suivent et à ce que les courbes de taux se normalisent. La courbe des taux aux États-Unis est encore légèrement inversée. Nous nous attendons à ce que la portion à court terme de la courbe diminue et, au bout du compte, les taux à long terme pourraient aussi diminuer.

Dans l’ensemble, nous sommes emballés par les occasions de crédit à venir et de titres à revenu fixe en général. Nous croyons que nous pourrions nous retrouver avec des rendements élevés de moins de 10 % pour l’année si les choses continuent de se dérouler comme prévu (c.-à-d. notre scénario de base d’un atterrissage en douceur). Nous pensons que c’est intéressant.

Oui, les taux ont diminué. Mais ils sont encore beaucoup plus intéressants qu’ils ne l’ont été ces dernières années. Dans l’ensemble, nous croyons que le contexte demeure positif pour les titres à revenu fixe. 

Notes de bas de page

  • 1

    Sources : Bureau of Labor Statistics, Bloomberg L.P., données au 2 août 2024.

  • 2

    Source : FactSet, données au 2 août 2024.