Marchés et économie

Au-dessus de la mêlée : Le calme après la tempête

Un arc-en-ciel au-dessus du lac Manzanita dans le parc national volcanique de Lassen
Points importants à retenir
Après les ventes massives
1

Lorsque les marchés sont survendus, comme c’est le cas actuellement, les 12 mois suivants ont toujours été positifs.

Avant l’élection
2

Les mois de novembre des années électorales ont été largement inférieurs ou proches de la moyenne en termes de volatilité, ce qui va à l’encontre des craintes selon lesquelles les élections stimulent la volatilité.

Stratégies de portefeuille
3

Notre scénario de base prévoit toujours qu’il n’y aura pas de récession aux États-Unis, mais, sur le plan tactique, nous privilégions un positionnement plus défensif à court terme.

« La situation s’est rapidement aggravée. Cela a vraiment dégénéré rapidement. » Je ne peux m’empêcher de citer Ron Burgundy d’Anchorman lorsque je pense aux ventes massives du marché au début d’août. Les investisseurs étaient dans un « cas de verre d’émotion », car l’indice S&P 500 a perdu plus de 8 % durant le repli, oubliant peut-être que des baisses de 5 % et de 10 % se produisent la plupart des années1. Les ventes peuvent sembler différentes chaque fois, mais elles ont tendance à se produire à mesure que l’incertitude entourant les politiques s’intensifie et s’atténue à mesure que les politiques deviennent plus claires. La Réserve fédérale américaine (Fed) est intervenue comme à l’habitude pour calmer les marchés dans des périodes comme celle-ci, bien que la Banque du Japon ait joué un rôle déterminant cette fois-ci. À peine la Banque du Japon a-t-elle signalé que plusieurs hausses de taux d’intérêt n’étaient pas imminentes que le marché a touché le fond. Nous reviendrons sur ce sujet dans un moment.

En ce qui a trait aux craintes à l’égard de la croissance aux États-Unis, nous devons faire attention à ce que nous souhaitons. Le cycle de resserrement de la Fed visait à modérer l’activité économique afin de ramener l’inflation dans sa « zone de confort ». L’inflation semble contagieuse2, tandis que les indicateurs avancés donnent à penser que l’économie ralentit, mais ne s’effondre pas3. Comme Ron Burgundy pourrait le dire, « N’agissez pas comme si vous n’étiez pas impressionné ».

Téléphonez à un ami (revu)

Dans mon numéro de février 2024, j’ai demandé à mon collègue Alessio de Longis ce qui, selon lui, pourrait mettre fin à la surperformance appréciable des titres des « Sept magnifiques » par rapport au reste du marché. Sa réaction, qui a mis en lumière un renversement du cours du yen, a été remarquablement prophétique :

« De nombreux catalyseurs peuvent briser ces dynamiques de marché et, bien sûr, nous pensons aux suspects habituels comme les taux d’intérêt, la croissance et l’inflation. Toutefois, ces catalyseurs peuvent souvent être inattendus, et même sans rapport avec le marché en question. Par conséquent, il vaut la peine de sortir des sentiers battus pour examiner l’incidence potentielle d’autres marchés et économies et comprendre que les marchés sont liés à l’échelle mondiale.

Voici une réflexion. Que se passera-t-il si la Banque du Japon commence à relever les taux d’intérêt pour la première fois depuis 2007? Depuis près de 20 ans, les investisseurs sont habitués à emprunter du yen japonais à de faibles taux d’intérêt pour investir dans d’autres actifs qui promettent des rendements plus élevés. Un renversement des taux pourrait déclencher des appels de marge et la liquidation de positions, obligeant les investisseurs à vendre les titres gagnants, comme ceux des « Sept magnifiques ». La Banque du Japon pourrait toujours gérer cette situation avec élégance, mais si vous demandez un catalyseur sous-évalué, alors un dénouement du portage du yen est un bon candidat pour une volatilité inattendue des marchés. »

Toutes mes excuses à Donald Trump, je connais les meilleures personnes. Merci Alessio. Êtes-vous disponible pour m’aider dans ma sélection pour Fantasy Football?

Il peut s’agir d’un biais de confirmation…

… mais les marchés se sont généralement bien comportés après des ventes massives comme celle du début d’août. La période de rétablissement moyenne après une baisse de 5 % à 10 % de l’indice S&P 500 est de trois mois4.  

Je m’excuse, mais je m’apprête à entrer dans les détails techniques. L’indice de force relative (RSI) est un indicateur technique qui mesure la vitesse et l’ampleur des variations récentes des cours d’un titre ou d’un indice afin d’évaluer les conditions de surévaluation ou de sous-évaluation de son prix. Le RSI oscille entre zéro et 100. Traditionnellement, un indice est considéré comme suracheté lorsque son RSI est supérieur à 70 et survendu lorsqu’il est inférieur à 30. La vigueur relative de l’indice S&P 500 a chuté à 30 le 5 août 2024, ce qui représente une situation de survente5. Le rendement moyen des 12 prochains mois de l’indice S&P 500 lorsque l’indice est à 30 ou moins est de 11,5 %6.

Pour revenir à Anchorman, une dernière fois, « 60 % du temps, cela fonctionne tout le temps. »

Et ça recommence!

On craint que le marché soit plus volatil au cours des semaines précédant les élections de novembre qu’à d’autres moments du cycle présidentiel. Cette préoccupation semble raisonnable, mais elle n’est pas étayée par les faits.

  • La volatilité des marchés, représentée par l’indice de volatilité (VIX) du CBOE, a été inférieure ou proche de la moyenne au cours de six des huit derniers mois d’élection : Novembre 1992, 1996, 2004, 2012, 2016 et 20207.
  • Les deux années d’élection en novembre, lorsque la volatilité a grimpé en flèche, en 2000 et en 2008, ont été associées à des récessions8.

Comme toujours, l’orientation de l’économie aura plus d’importance que les résultats potentiels de l’élection.

Parlant de l’histoire des élections, cette vidéo illustre bien ce que j’ai dit il y a longtemps au sujet des décisions de portefeuille fondées sur la politique : une stratégie d’achat et de conservation a obtenu de bien meilleurs résultats que les placements effectués uniquement lorsque votre parti préféré est à la Maison-Blanche.

On a dit…

« Si l’inflation devait diminuer... plus ou moins en phase avec les attentes, que la croissance demeure raisonnablement solide et que le marché de l’emploi reste conforme aux conditions actuelles, je crois qu’une réduction des taux pourrait être envisagée à la réunion de septembre. »

Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine

Les hypothèses de M. Powell sont susceptibles de se réaliser, du moins à la réunion de septembre. Le marché anticipe actuellement entre une et deux réductions de taux en septembre9. Une réduction de 25 points de base semble raisonnable. Il est toutefois moins évident que la Fed offrira un joyeux Noël aux investisseurs. La perspective de quatre baisses de taux d’ici la fin de l’année semble incongrue par rapport à l’économie américaine relativement résiliente. À moins qu’une urgence imprévue ne survienne.

Puisque vous m’avez posé la question... (partie 1)

Q. : Pourquoi personne ne s’inquiète des risques géopolitiques?

R. : Je suis préoccupé, mais pas nécessairement par l’ensemble des marchés. Posez-vous la question suivante. L’invasion de l’Ukraine par la Russie ou le conflit grandissant au Moyen-Orient ont-ils eu une incidence importante sur l’orientation de l’économie américaine ou sur les attentes à l’égard de la politique monétaire américaine? Si vous répondez par la négative, comme je le suggère, les conflits continueront vraisemblablement de se produire en arrière-plan en ce qui concerne le marché. Cela ne nuit pas non plus au fait que les États-Unis produisent actuellement plus de pétrole qu’aucun autre pays en tout temps, ce qui les rend moins vulnérables aux chocs à l’étranger10.

Puisque vous m’avez posé la question... (partie 2)

Q. : L’accentuation de la courbe des taux des obligations du Trésor américain indique-t-elle une diminution du risque de récession?

R. : Hélas, non. Historiquement, la normalisation initiale de la courbe des taux n’a rien de réjouissant. La courbe des taux des obligations du Trésor américain tend à s’accentuer avant le début officiel des récessions, car les taux à court terme chutent en raison des attentes croissantes d’assouplissement de la politique monétaire11.

Une récession ne semble pas imminente. Toutefois, comme l’économie américaine est sur le point de ralentir, nos portefeuilles sont orientés de façon plus défensive à court terme et privilégient les actions et les obligations de qualité supérieure. (Pour en savoir plus, consultez nos stratégies de portefeuille mensuel.)

Mon travail s’automatisera-t-il?

Chaque mois, je pose une question à ChatGPT – l’agent conversationnel axé sur l’intelligence artificielle – et j’évalue la réponse.

Q. : Quand les actions à petite capitalisation enregistrent-elles un rendement supérieur?

R. : Les actions à petite capitalisation enregistrent souvent des rendements supérieurs en période de reprise économique ou de forte croissance économique. Cela s’explique par le fait qu’elles profitent généralement de l’augmentation des dépenses de consommation et de l’expansion des entreprises. De plus, les actions à petite capitalisation pourraient enregistrer des rendements supérieurs en période de baisse des taux d’intérêt, car elles peuvent accéder plus facilement à des capitaux et sont plus agiles pour profiter de nouvelles occasions.

Bonne réponse, ChatGPT. C’est une bonne explication des raisons pour lesquelles la grande « rotation des petites capitalisations » perpétuée par les médias ne s’est pas révélée durable. Il est vrai que les taux d’intérêt devraient baisser, mais au cours des prochains mois, le marché se concentrera probablement sur le ralentissement de la croissance aux États-Unis.

Sur la route

Ce mois-ci, je me suis rendu à Pittsburgh, en Pennsylvanie, pour rencontrer des professionnels de la finance et leurs clients. Comme je suis arrivé tôt dans la ville, j’ai passé du temps à The Terminal avec une boisson de mon choix. Cet ancien centre de distribution de fruits et légumes, de style Art déco et long de cinq pâtés de maisons, était l’un des endroits les plus branchés du pays où passer l’après-midi. Il s’agit d’un excellent exemple de renouveau urbain et témoigne de la renaissance de Pittsburgh, qui dure depuis des décennies et qui est passée de la décadence urbaine à une ville axée sur la haute technologie, les soins de santé et l’enseignement supérieur.

Je vous reparlerai en septembre, un mois qui, au cours des dernières années, a été à la hauteur de sa réputation de ne pas être idéal pour le marché boursier américain. Ou peut-être dans les paroles de Green Day : « I’ll wake you up when September ends ».

Notes de bas de page

  • 1

    Sources : Bloomberg L.P. et Invesco, août 2024. Selon le rendement de l’indice S&P 500 de 1957 à aujourd’hui.

  • 2

    Source : Bureau of Economic Analysis des États-Unis, 31 juillet 2024. Selon la variation annuelle en pourcentage des dépenses personnelles de consommation de base.

  • 3

    Source : Institute for Supply Management, 31 juillet 2024. Selon l’indice ISM des directeurs d’achats du secteur manufacturier.

  • 4

    Source : Bloomberg L.P., 31 décembre 2023. Selon les baisses de l’indice Dow Jones Industrial Average depuis 1945.

  • 5

    Source : Bloomberg L.P., 12 août 2024.

  • 6

    Sources : Bloomberg L.P. et Invesco, 12 août 2024. Selon l’indice S&P 500 de 1957 à aujourd’hui.

  • 7

    Source : Chicago Board Options Exchange, 12 août 2024. Selon l’indice de volatilité (VIX) du CBOE. L’indice VIX est un indice de référence utilisé dans le marché financier pour estimer de façon continue la volatilité attendue du S&P et est calculé en fonction de la médiane des cours acheteur-vendeur en temps réel des options sur l’indice S&P 500.

  • 8

    Source : Chicago Board Options Exchange, 12 août 2024. Selon l’indice de volatilité (VIX) du CBOE. L’indice VIX est un indice de référence utilisé dans le marché financier pour estimer de façon continue la volatilité attendue du S&P et est calculé en fonction de la médiane des cours acheteur-vendeur en temps réel des options sur l’indice S&P 500.

  • 9

    Source : Bloomberg L.P., 12 août 2024. Selon les taux implicites des fonds fédéraux.

  • 10

    Source : Agence internationale de l’énergie, août 2024.

  • 11

    Source : Bloomberg, L.P., août 2024. La forme de la courbe des taux des obligations du Trésor américain est calculée par la différence entre les taux des obligations du Trésor américain à 10 ans et à 2 ans.