Marchés et économie

Ce que les investisseurs doivent savoir sur les corrections du marché boursier

Reflets des gens dans une fenêtre lorsqu’ils passent devant un graphique du marché boursier.
Points importants à retenir
Les corrections boursières sont courantes
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Depuis le début des années 1980, l’indice S&P 500 a subi une baisse de plus de 5 % chaque année, à l’exception de deux années.

Une récession est-elle imminente?
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Heureusement, bon nombre des « signaux précurseurs » que nous surveillons ne semblent pas indiquer qu’une récession soit imminente.

Les reprises ont été rapides
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Le délai moyen jusqu’à la reprise est de trois mois, après un repli de 5 % à 10 % et de huit mois après une correction de 10 % à 20 %.

Les corrections boursières, bien qu’elles soient courantes, sont toujours préoccupantes. Les stratèges en placements en perdent eux aussi le sommeil. Au milieu de ce délestage sur les marchés mondiaux, j’ai passé la nuit à me rappeler ce que j’ai absorbé au fil des ans sur les corrections des marchés et la volatilité. Voici quelques rappels importants à garder à l’esprit si les délestages actuels vous font perdre le sommeil.

Dix choses à retenir concernant les corrections du marché et la volatilité

  1. Les corrections boursières se produisent presque chaque année. Depuis le début des années 1980, l’indice S&P 500 a subi une baisse de plus de 5 % chaque année, à l’exception de deux années (1995 et 2017)1.
  2. La volatilité des marchés et les corrections ne sortent pas de nulle part. Elles ont tendance à résulter de l’incertitude politique. Le marché américain s’attendait à plusieurs réductions de taux par la Réserve fédérale américaine (Fed), qui n’ont pas encore eu lieu, mais qui ne devraient pas tarder2.
  3. Parmi tous les indicateurs, le marché obligataire a tendance à viser juste la plupart du temps. Le marché obligataire signale que la croissance nominale des États-Unis (activité économique réelle et inflation) pourrait être faible. Les taux d’intérêt à long terme aux États-Unis ont chuté3. Le taux des obligations du Trésor américain à 2 ans a chuté encore plus4. Le marché obligataire est en avance sur la Fed et laisse entendre que plusieurs réductions de taux pourraient être imminentes.
  4. Les cycles du marché ne meurent pas de vieillesse. C’est généralement la Fed qui y met fin à l’aide de hausses de taux d’intérêt. Et c’est là que le bât blesse. La Fed a-t-elle maintenu les taux d’intérêt à des niveaux élevés pendant trop longtemps, et quels sont les dommages causés à l’économie mondiale? Heureusement, bon nombre des « signaux précurseurs » que nous surveillons ne semblent pas indiquer qu’une récession soit imminente.
  5. Le marché des obligations de sociétés a été le « canari dans la mine de charbon ». Les coûts d’emprunt des entreprises comparativement au taux sans risque ont tendance à être un signe avant-coureur, car ils augmentent considérablement avant une récession. À l’heure actuelle, l’écart entre les obligations de sociétés de grande qualité et le taux sans risque augmente, mais il demeure inférieur à la moyenne5. En résumé, je crois que le marché des obligations de sociétés signale une détérioration de la conjoncture économique, mais non une récession.
  6. Historiquement, le marché boursier s’est redressé rapidement après les corrections. Le délai moyen jusqu’à la reprise est de trois mois après un repli de 5 % à 10 %. Le délai moyen jusqu’à la reprise est de huit mois après un repli de 10 % à 20 % mois6.
  7. Lorsqu’une récession survient, les marchés reculent généralement davantage et mettent plus de temps à se redresser. La baisse moyenne enregistrée durant les récessions plus modérées de 1957, 1960, 1980, 1981 et 1991 est de près de 20 %. Le marché boursier s’est redressé, en moyenne, en l’espace d’un à deux ans7.
  8. Les meilleurs jours de bourse se produisent souvent près des pires jours. Les investisseurs savent probablement que les rendements peuvent être considérablement entravés s’ils ratent les meilleurs jours de bourse, mais ils ne se rendent peut-être pas compte que les meilleurs et les pires jours ont tendance à être regroupés. En fait, 24 des 30 meilleurs jours de bourse des 30 dernières années se sont produits durant la débâcle technologique, la crise financière mondiale et la pandémie de COVID-198.
  9. Il est habituellement préférable d’étoffer les portefeuilles après les journées de forte baisse. Les investisseurs ayant un horizon de placement à long terme ont généralement été mieux servis en étoffant leurs portefeuilles qu’en retirant de l’argent durant les périodes de correction9.
  10. Le temps passé sur le marché a généralement été plus profitable que d’anticiper le marché. Les jours où les manchettes sont alarmistes, nos préjugés quant à la façon d’agir nous incitent à apporter des changements à nos portefeuilles. Toutefois, de nombreuses études, y compris une étude de Dalbar, ont conclu que les investisseurs qui sont restés fidèles à leur plan de placement s’en sont généralement mieux tirés que ceux qui ont tenté d’anticiper le marché10.

Notes de bas de page

  • 1

    Source : Bloomberg au 2 août 2024, selon l’indice S&P 500.

  • 2

    Source : Bloomberg, au 5 août 2024, selon les contrats à terme sur le taux implicite des fonds fédéraux.

  • 3

    Source : Bloomberg, au 5 août 2024, selon le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans.

  • 4

    Source : Bloomberg, au 5 août 2024.

  • 5

    Source : Bloomberg, au 5 août 2024, selon l’écart rajusté en fonction des options de l’indice des obligations de sociétés américaines Bloomberg.

  • 6

    Source : Bloomberg, au 5 août 2024, selon les baisses de l’indice Dow Jones et les cycles du marché depuis 1945.

  • 7

    Source : Bloomberg, au 31 juillet 2024, selon l’indice S&P 500 et les dates de récession définies par le National Bureau of Economic Research : août 1957 – avr. 1958, avr. 1960 – févr. 1961, déc. 1969 – nov. 1970, nov. 1973 – mars 1975, janv. 1980 – juill. 1980, juill. 1981 – nov. 1982, juill. 1990 – mars 1991, mars 2001 – nov. 2001, déc. 2007 – juin 2009 et févr. 2020 – avr. 2020. 

  • 8

    Sources : Bloomberg et Invesco, au 5 août 2024.

  • 9

    Source : Bloomberg, au 31 juillet 2024, selon les rendements de l’indice S&P 500 depuis 1995. L’analyse permet de déterminer si les investisseurs ont été mieux servis en ajoutant ou en retirant de l’argent après les 50 pires jours du marché depuis 1995.

  • 10

    Sources : Dalbar, Bloomberg, au 31 déc. 2023. L’étude est fondée sur une comparaison du rendement de l’indice S&P 500 avec le rendement moyen des investisseurs calculé en fonction de la répartition de l’actif selon une analyse de DALBAR, Inc. qui utilise le volume net global des souscriptions, des rachats et des échanges des fonds communs de placement réalisés chaque mois pour en déduire les comportements des investisseurs.