Marchés et économie

L’économie mondiale s’assombrit

Nuages sur la ville de New York
Points importants à retenir
Croissance mondiale
1

L’Organisation de coopération et de développement économiques a revu à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut mondial pour 2025 et 2026.

Prévisions pour les États-Unis
2

La Réserve fédérale américaine a revu à la baisse ses prévisions de croissance aux États-Unis et revu à la hausse ses prévisions d’inflation et de chômage pour 2025.

Dépenses de l’Allemagne
3

Les législateurs allemands ont adopté un programme de dépenses essentiel qui ouvre la voie à un financement par emprunt de 1 000 milliards d’euros pour la défense et les infrastructures.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) voit l’économie mondiale s’assombrir, les prévisions de la Réserve fédérale américaine indiquent un risque accru de stagflation aux États-Unis et la Banque d’Angleterre adopte un ton ferme en raison de l’incertitude mondiale. Par ailleurs, l’Allemagne et la Chine ont pris des mesures de relance budgétaire plus importantes qui pourraient améliorer la confiance à l’égard des actions. Voici ce que nous avons appris la semaine dernière et ce que je vais surveiller.

L’OCDE revoit à la baisse ses prévisions de croissance mondiale

Lundi dernier, l’OCDE a publié un rapport provisoire révisant ses prévisions économiques. Elle a reconnu que des nuages se forment. Même si l’économie mondiale est demeurée résiliente, les récents indicateurs d’activité ont montré des signes de ralentissement des perspectives de croissance mondiale, la confiance des entreprises et des consommateurs s’est affaiblie dans certains pays et les indicateurs d’incertitude à l’égard de la politique économique ont fortement augmenté dans le monde entier. Cette situation a entraîné certaines révisions des prévisions de croissance.

Dans son rapport, l’OCDE :

  • A revu à la baisse ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial, les faisant passer de 3,3 % à 3,1 % pour 2025, et de 3,3 % à 3,0 % pour 20261.
  • A prévu que la croissance économique aux États-Unis ralentira pour s’établir à 2,2 % en 2025, avant de diminuer à seulement 1,6 % en 2026. Il s’agit d’une révision à la baisse de ses prévisions antérieures de 2,4 % et de 2,1 %, respectivement1.
  • A prévu que l’économie mexicaine se contractera de 1,3 % cette année, un changement énorme par rapport à sa prévision précédente de croissance de 1,2 %1.
  • A prévu que le taux de croissance du Canada devrait ralentir pour s’établir à 0,7 % cette année et l’an prochain, ce qui est nettement inférieur à la prévision précédente de 2,0 % pour les deux années1.
  • A revu à la hausse ses prévisions de croissance du PIB chinois pour 2025, les faisant passer de 4,7 % à 4,8 %. Elle a maintenu ses prévisions de croissance pour 2026 à 4,4 %1.

Le plus important à retenir est que l’OCDE a prévenu que des changements importants ont été apportés aux politiques commerciales qui, s’ils se poursuivaient, nuiraient à la croissance mondiale et entraîneraient une hausse de l’inflation. Il s’agit d’un rappel précieux que les guerres tarifaires peuvent nuire à la croissance économique mondiale, surtout si elles se prolongent. Toutefois, je pense que le problème beaucoup plus important est la réduction spectaculaire des dépenses gouvernementales. Nous suivrons cela de près.

Les attentes de la Réserve fédérale américaine reflètent les préoccupations à l’égard de la croissance économique

Mercredi dernier, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de maintenir les taux inchangés, mais cela était attendu. Je me suis concentrée sur ce que nous apprendrions du nouveau graphique à points (qui illustre les prévisions des membres de la Fed à l’égard des taux au cours de la prochaine année et par la suite) ainsi que de la conférence de presse.

Le graphique à points reflétait des prévisions de croissance plus faibles et des attentes plus élevées en matière d’inflation et de chômage. Le point évident à retenir est que le risque de stagflation a augmenté. La Fed prévoit également des réductions de taux médianes de 50 points de base cette année. Cela m’a paru une orientation conciliante, car la Fed semble plus préoccupée par les répercussions négatives sur la croissance que par la reprise de l’inflation.

Ce thème est également ressorti lors de la conférence de presse, le président Jay Powell semblant faire fi d’une possible reprise de l’inflation, en utilisant le fameux terme « transitoire » pour la décrire. (Je conviens qu’il est peu probable que les droits de douane entraînent des hausses de prix durables tant qu’ils sont de courte durée; rappelons que les hausses de prix découlant des droits de douane de la première administration Trump ont été temporaires.) De plus, M. Powell a de nouveau prévenu que la création d’emplois a été faible. Jusqu’ici, cela s’est accompagné d’un niveau relativement faible de suppressions d’emplois, mais si les suppressions d’emplois s’accéléraient, cela créerait un déséquilibre qui entraînerait une hausse du taux de chômage. De toute évidence, la Fed est plus préoccupée par la croissance, à mon avis.

La Banque d’Angleterre adopte un ton ferme

La Banque d’Angleterre a également maintenu les taux lors de sa réunion de la semaine dernière et a semblé plus ferme que prévu. Le plus important à retenir est que, alerte au divulgâcheur, la Banque d’Angleterre reconnaît que l’incertitude s’est considérablement accrue dans l’économie mondiale.

Bien qu’elle reconnaisse les risques de croissance et d’inflation à double sens, la Banque d’Angleterre – contrairement à la Fed – semble plus préoccupée par le risque d’une reprise de l’inflation. Cela cadre avec ce que nous avons récemment entendu de la part des décideurs de la Banque d’Angleterre. Dans un discours prononcé il y a plusieurs semaines, le maire adjoint David Ramsden a prévenu d’une augmentation du risque de hausse de l’inflation en raison de l’augmentation de la croissance des salaires2.

C’est un moment difficile pour une banque centrale, et je compatis avec la Banque d’Angleterre. J’apprécie sa volonté affichée d’être souple à l’égard de la trajectoire de la politique monétaire cette année. Je m’attends à ce que les réductions budgétaires au Royaume-Uni créent des difficultés de croissance (et exercent des pressions à la baisse sur l’inflation) qui feront en sorte que la Banque d’Angleterre sera plus préoccupée par la croissance que par la reprise de l’inflation, tout comme la Fed. Par conséquent, il faudra probablement assouplir davantage la politique monétaire que prévu actuellement. Restez à l’affût.

L’Allemagne prend des mesures pour stimuler les dépenses en défense et en infrastructures

La semaine dernière, les législateurs allemands ont adopté un programme de dépenses essentiel, qui ouvre la voie à un financement par emprunt de 1 000 milliards d’euros pour la défense et les infrastructures. Il s’agit d’une rupture spectaculaire par rapport aux années d’austérité budgétaire qui ont nui à la croissance économique allemande. Je ne pense pas que nous puissions sous-estimer l’incidence de cette situation sur l’impulsion budgétaire et l’amélioration soutenue de la confiance à l’égard des actions européennes.

La Chine met l’accent sur la croissance de sa consommation

En Chine, les mesures de relance budgétaire seront encore plus importantes cette année. La semaine dernière, elle a annoncé un plan d’action spécial pour stimuler la consommation, qui fait suite à des données économiques meilleures que prévu pour janvier et février. Je suis encouragée par l’accent mis sur l’augmentation de la consommation par le renforcement de la demande. Nous suivrons de près cet effort à plusieurs volets.

Que nous réserve l’avenir?

À l’approche d’une nouvelle semaine, nous continuerons sans aucun doute d’observer des signes de changement tectonique des mesures de relance budgétaire à l’échelle mondiale. À mon avis, les États-Unis sont sur une voie dangereuse : ils continuent de réduire énergiquement leurs dépenses budgétaires, tandis que des économies comme l’Allemagne et la Chine ajouteront des mesures de relance budgétaire. (Bien sûr, je suivrai les signes d’une tendance à la hausse et d’une tendance à la baisse partout dans le monde.) Comme je l’ai déjà mentionné, pour moi, c’est beaucoup plus important que les guerres tarifaires en cours, car leur incidence devrait être très temporaire, dans la mesure où elles ne durent pas longtemps.

Ce qui se passe dans l’économie mondiale a des répercussions sur divers actifs. L’incertitude persistante entourant la politique économique et l’intensification des risques géopolitiques ont entraîné une hausse de la demande d’or, qui devrait se poursuivre, car ces conditions ne montrent aucun signe de ralentissement. Il y a des occasions pour les actions où il y a un potentiel de surprise positive, et cela peut provenir d’une augmentation des mesures de relance budgétaire. Toutefois, la dette souveraine devrait être pénalisée dans les pays où les emprunts d’État augmentent considérablement, d’où la hausse du taux des obligations d’État allemandes à 10 ans au cours des dernières semaines. Étant donné que le risque d’une reprise de l’inflation pourrait ralentir la trajectoire d’assouplissement de certaines banques centrales, je crois que les prêts bancaires pourraient largement en bénéficier.

À propos de politique budgétaire, j’attendrai avec intérêt la déclaration du printemps de la chancelière britannique Rachel Reeves, le 26 mars. On ne sait pas exactement quels sont les plans – hausses d’impôt ou réductions des dépenses publiques ou un peu des deux – donc cette révélation sera importante pour évaluer l’état de la politique budgétaire au Royaume-Uni. L’économie pourrait être confrontée à des difficultés si les réductions des dépenses budgétaires sont importantes.

Pour ce qui est des données, j’ai hâte de voir les données sur les dépenses personnelles de consommation (DPC) aux États-Unis; il s’agit de l’indicateur d’inflation privilégié par la Fed et cela nous donne une idée si les consommateurs ont raison de s’attendre à une hausse importante de l’inflation. Les indicateurs des attentes des consommateurs américains à l’égard de l’économie et de l’inflation (publiés cette semaine par le Conference Board et l’Université du Michigan) ainsi que la confiance des consommateurs de la zone euro seront également importants. Enfin, nous obtiendrons les données de l’indice des directeurs d’achats pour un certain nombre de grandes économies, ce qui peut offrir des indicateurs économiques avancés utiles.

La semaine à venir

Date 

Rapport 

Ce que cela nous indique 

24 mars

Indice des directeurs d’achats du secteur manufacturier (PMI) de la zone euro 

Indique la santé économique du secteur de la fabrication.

 

Indice des directeurs d’achats du secteur des services de la zone euro 

Indique la santé économique du secteur des services.

 

Indice des directeurs d’achats du secteur de la fabrication du Royaume-Uni 

Indique la santé économique du secteur de la fabrication.

 

Indice des directeurs d’achats du secteur des services du Royaume-Uni 

Indique la santé économique du secteur des services.

 

Indice des directeurs d’achats du secteur de la fabrication des États-Unis 

Indique la santé économique du secteur de la fabrication.

 

Indice des directeurs d’achats du secteur des services des États-Unis 

Indique la santé économique du secteur des services.

 

Compte rendu de la réunion sur la politique monétaire de la Banque du Japon 

Donne de plus amples renseignements sur le processus décisionnel de la banque centrale.

25 mars

Indice du climat des affaires en Allemagne 

Indique les premiers signes d’évolution de l’économie allemande chaque mois.

 

Confiance des consommateurs aux États-Unis selon le Conference Board 

Décrit les attitudes et les attentes des consommateurs des États-Unis à l’égard de l’inflation, des cours boursiers et des taux d’intérêt.

26 mars

Indice des prix à la consommation au Royaume-Uni 

Fait le suivi de la trajectoire de l’inflation.

 

Prévisions du printemps pour le Royaume-Uni 

Présente une mise à jour du gouvernement sur l’état de l’économie britannique.

 

Biens durables aux États-Unis 

Mesure l’activité industrielle actuelle.

27 mars

Produit intérieur brut des États-Unis 

Mesure l’activité économique d’une région.

28 mars 

Produit intérieur brut du Royaume-Uni 

Mesure l’activité économique d’une région.

 

Ventes au détail au Royaume-Uni 

Indique la santé du secteur du commerce de détail.

 

Indice du climat de la consommation en Allemagne 

Mesure le niveau de confiance des consommateurs à l’égard de l’activité économique en Allemagne.

 

Taux de chômage en Allemagne 

Indique la santé du marché de l’emploi.

 

Confiance des consommateurs dans la zone euro 

Mesure la confiance des consommateurs dans la zone euro.

 

Indice des prix des dépenses personnelles de consommation (DPC) aux États-Unis 

Fait le suivi de la trajectoire de l’inflation.

 

Produit intérieur brut du Canada 

Mesure l’activité économique d’une région.

 

Enquête menée par l’Université du Michigan auprès des consommateurs américains 

Fournit des indices de la confiance des consommateurs et des attentes en matière d’inflation.

Notes de bas de page

  • 1

    Source : Perspectives économiques de l’OCDE, Rapport intermédiaire, mars 2025, le 17 mars 2025.

  • 2

    Source : Reuters, « Wage pressures boost risk of above-target inflation, BoE’s Ramsden », 28 février 2025.

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