Le temps des bilans. Avant de célébrer la nouvelle année, filles et garçons, ouvrez grands vos cœurs, que je vous parle du trésor des investisseurs. Ou, du moins, que je vous raconte l’histoire d’une importante progression annuelle dans l’ensemble du marché1.
L’article de ce mois-ci s’inspire des épisodes composés de clips que nous retrouvions auparavant dans nos comédies de situation préférées à la télévision. Vous savez, ces épisodes élaborés pour les semaines où les scénaristes n’avaient rien de nouveau à offrir. M’inspirant de ces scénaristes, je vous présente l’épisode final de la saison 2024 d’Au-dessus de la mêlée mettant en vedette des extraits des 12 mois précédents. Et comme dans tous les épisodes composés d’extraits, un thème global chapeaute l’ensemble au fil du temps : la résilience de l’économie américaine, l’inflation maîtrisée et les mesures d’assouplissement de la Réserve fédérale qui ont créé un contexte favorable pour les marchés.
Décembre 2023 : À Noël dernier, je t’ai donné mon cœur
Il semble, du moins pour l’instant, que l’atterrissage dans la cheminée se fera en douceur. Par le passé, cela s’est soldé par des bonbons pour vous, pour moi et pour les autres investisseurs.
Janvier 2024 : Accourez, fidèles
L’ancien secrétaire au Trésor Lawrence Summers estime que des atterrissages en douceur seraient un « triomphe de l’espoir sur l’expérience2 ». Je pense que le scepticisme de M. Summers est raisonnable, mais qu’il ne devrait pas nécessairement servir de socle au scénario de base. Une récession (atterrissage brutal) ne semble pas s’annoncer, compte tenu de l’absence d’excès cyclique dans l’économe3 et de l’endettement limité des sociétés dans leurs bilans4.
Février 2024 : Des jouets par milliers
Les Américains sont raisonnablement stables dans le paiement de leurs factures de carte de crédit à temps. Cela s’explique probablement par le fait que les données fondamentales de la consommation demeurent raisonnablement solides. Par exemple, le ratio des paiements de la dette des ménages par rapport au revenu disponible demeure bien en deçà de la moyenne à long terme5.
Mars 2024 : J’aime revoir mes joies d’enfant
Les inquiétudes budgétaires ne semblent pas dicter les taux aux États-Unis. Par le passé, aucun lien n’a été clairement établi entre le taux de rendement dont les investisseurs ont besoin pour maintenir leur sécurité à long terme et la situation budgétaire des États-Unis. En fait, le rendement réel supplémentaire requis pour détenir des obligations à long terme a été remarquablement stable au fil du temps, ce qui donne à penser qu’il n’y a pas de problème de crédibilité budgétaire6.
Avril 2024 : Nous filons sur la neige blanche
Malgré toutes les rumeurs d’une inflation « persistante » des coûts des services, le secteur des services de transport en représente la moitié7. Il est très peu probable que la Réserve fédérale ressente le besoin d’atténuer cette valeur.
Mai 2024 : En ce jour, laissons tous nos soucis se taire.
Notre société est sujette à l’hyperbole. À peine avais-je commencé à m’habituer à la panique suscitée par l’« hyperinflation » que l’on m’a parlé de la formation d’« ouragans économiques ». Est-ce ainsi que l’on désigne la stagflation? Est-il question d’hyperinflation et d’ouragans économiques qui surviendraient en même temps? Stop! Pour faire un clin d’œil à Linda Richman de Saturday Night Live, je dirais que la stagflation n’est ni stagnation ni inflation. À discuter.
Juin 2024 : La cloche continue de sonner joyeusement
En moyenne, le marché boursier américain s’est bien comporté au début des cycles d’assouplissement de la Réserve fédérale8; du moins, lorsque l’économie est en récession avant le début du cycle d’assouplissement ou qu’aucune récession ne se concrétise. Nos indicateurs de récession préférés, notamment les écarts de taux des obligations de sociétés9 et les normes d’octroi de prêt des banques10, n’émettent pas des signaux d’avertissement de récession.
Juillet 2024 : Danser autour du vert sapin
L’idée qu’un parti ou l’autre soit préférable pour les marchés me laisse toujours perplexe. Pour ceux qui aiment compter les points, l’indice S&P 500 a progressé de 70,2 % entre le jour de l’élection de Donald Trump jusqu’au jour de l’élection de Joe Biden. Depuis, l’indice boursier américain a progressé de 76,4 %11. Il faut mettre un terme à ces analyses partisanes! Je promets de continuer à mener cette bataille perdue d’avance.
Août 2024 : Retrouvons la paix
Je suis préoccupé, mais pas nécessairement par l’ensemble des marchés. Posez-vous la question suivante. L’invasion de l’Ukraine par la Russie ou le conflit grandissant au Moyen-Orient ont-ils eu une incidence importante sur l’orientation de l’économie américaine ou sur les attentes à l’égard de la politique monétaire américaine? Si vous répondez par la négative, comme je le suggère, les conflits continueront vraisemblablement de se produire en arrière-plan en ce qui concerne le marché. Cela ne nuit pas non plus au fait que les États-Unis produisent actuellement plus de pétrole qu’aucun autre pays de tout temps, ce qui rend le pays moins vulnérable aux chocs à l’étranger12.
Septembre 2024 : Aucun arrêt à l’horizon
Les marchés se sont généralement bien comportés après des ventes massives comme celle du début d’août. La période de rétablissement moyenne après une baisse de 5 % à 10 % de l’indice S&P 500 est de trois mois13.
Octobre 2024 : Tombe la neige
Une bonne nouvelle reste bonne nouvelle, et une mauvaise nouvelle reste une mauvaise nouvelle. Laissez-moi vous expliquer. Lorsque l’inflation était élevée, les bonnes nouvelles pour l’économie étaient considérées comme de mauvaises nouvelles pour le marché boursier, car elles indiquaient que le resserrement de la politique monétaire se poursuivrait indéfiniment. Maintenant que l’inflation est maîtrisée, les marchés se sont détournés de cette dernière pour se concentrer sur la croissance et ont, d’une manière générale, récompensé la bonne activité économique.
Novembre 2024 : Le sapin scintillant, la neige d’argent
Les évaluations ne sont pas des outils de prévision. L’indice S&P 500 se négocie à un cours supérieur à sa moyenne à long terme, mais les évaluations plus élevées ont tendance à être concentrées dans les principaux titres14. L’indice S&P 500 Equal Weight se négocie à un ratio cours-bénéfice de 20,2, comparativement à sa moyenne de 19,4 depuis sa création15. Je ne qualifierais pas cela de bulle.
Merci pour cette excellente année 2024. Je vous offre mes souhaits. Et je lève mon verre à vous tous.
Au plaisir de vous retrouver en 2025.