Marchés et économie

Perspectives de placement de mi-année pour 2024 : Anticiper les baisses de taux

Grand carrefour giratoire photographié de haut la nuit.
Points importants à retenir
Économies divergentes
1

Le thème de la divergence est réapparu, les économies individuelles étant susceptibles de connaître diverses expériences de croissance et d’inflation. 

Léger assouplissement
2

Nous nous attendons à une baisse de l’inflation dans la plupart des économies au deuxième semestre, mais selon une trajectoire qui n’entraîne que de légères baisses de taux d’intérêt.

Baisses de taux?
3

À notre avis, le nombre précis de baisses de taux est moins important à ce stade-ci que le moment choisi pour les effectuer, d’autant plus que le marché demeure très volatil.

Malgré les attentes généralisées d’un ralentissement de l’économie mondiale en 2024, la croissance et l’inflation ont continué de surpasser les attentes dans la plupart des grandes économies. Nos perspectives de placement pour le reste de l’année portent essentiellement sur la trajectoire de l’inflation et sur la façon dont les banques centrales évaluent l’équilibre des risques alors qu’elles commencent à assouplir leur politique monétaire.

À propos des présentes perspectives

Tous les six mois, nous réunissons quelques-uns des principaux spécialistes des placements et leaders d’opinion d’Invesco pour formuler nos perspectives. Il s’agit toujours d’un effort de collaboration et d’une bonne dose de désaccords et de discussions. Chez Invesco, nous accordons une grande importance à la diversité des points de vue et pensons qu’elle renforce nos résultats.

Dans le cadre de ce processus, nous évaluons ce que nous pensons être la voie la plus probable. Nous évaluons également d’autres scénarios susceptibles de se dérouler en fonction d’une sélection de variables clés.

Notre scénario de base : une croissance inférieure à la tendance (mais résiliente) et un léger assouplissement

Selon notre évaluation, la résilience de la demande a retardé la désinflation dans les principales économies occidentales, en particulier aux États-Unis. Cependant, nous prévoyons toujours une baisse de l’inflation dans la plupart des économies au deuxième semestre, la désinflation s’étant produite plus rapidement dans les économies des marchés développés autres qu’américains, mais selon une trajectoire qui n’entraîne que de légères baisses de taux d’intérêt.

Comme les facteurs de l’offre et de la demande s’harmonisent au fil du temps dans les économies développées occidentales, nous nous attendons à ce que l’inflation continue de reculer vers les cibles des banques centrales et à ce qu’un retour graduel à des taux de croissance tendanciels soit soutenu par les légères réductions de taux des grandes banques centrales. Toutefois, nous nous attendons à ce que la désinflation se produise à un rythme beaucoup plus lent que prévu. Il faut plus de temps que prévu pour que le resserrement de la politique monétaire des banques centrales porte ses fruits, les effets commençant à se faire sentir sur les marges.

Selon nous, l’économie mondiale traverse une période de ralentissement à court terme, en raison d’une politique monétaire restrictive qui se traduit par une croissance inférieure à la tendance, mais toujours résiliente. Étant donné que la croissance et l’inflation devraient varier d’une économie à l’autre, nous croyons que la divergence sera un thème de base d’ici la fin de 2024.

Nous croyons que la divergence favorise maintenant les économies autres qu’américaines

Transcript

Nous avons observé différents types de divergence. Depuis un certain temps, l’économie américaine se porte mieux que les autres grandes économies et nous avons entendu des expressions comme l’« exception américaine ». Toutefois, si l’on examine les indices de surprises économiques de Citi, on constate que l’économie de la zone euro se porte mieux et que les marchés émergents et la Chine se portent mieux. Tout cela parce que les États-Unis ont déjà effectué une bonne partie de leurs dépenses. Ils ont épuisé une grande partie de leurs économies et ressentent davantage la pression des taux élevés. À un moment donné, je crois que nous assisterons à une convergence; tous les marchés se redresseront si les banques centrales réduisent leurs taux le plus tôt possible.

États-Unis : la croissance a montré des signes de faiblesse et deux baisses de taux sont prévues

Jusqu’ici, l’économie américaine a été moins touchée par le resserrement de la politique monétaire. Toutefois, après une série de hausses inattendues du rendement macroéconomique aux États-Unis, la croissance sous-jacente semble montrer des signes de faiblesse, y compris une hausse des soldes de cartes de crédit et des défaillances1, ainsi qu’une hausse du taux de chômage. Selon nous, les États-Unis devraient afficher une croissance légèrement inférieure à la tendance pour le reste de l’année en raison des effets de la politique monétaire restrictive.

À notre avis, l’inflation devrait poursuivre sa descente en dents de scie jusqu’à la fin de l’année, l’indice des prix à la consommation devant terminer l’année en baisse, mais toujours bien au-dessus de la cible de 2 % de la Réserve fédérale américaine (Fed). La stabilisation de l’inflation à des taux supérieurs à la cible devrait, selon nous, limiter l’ampleur et le rythme de l’assouplissement de la politique monétaire. Nous prévoyons deux baisses de taux cette année, probablement à compter du troisième trimestre. Il est peu probable que les élections américaines de novembre aient une incidence sur le moment choisi pour réduire les taux.

Les marchés boursiers américains ont profité de la croissance soutenue des bénéfices et du ralentissement de l’inflation, ainsi que de thèmes comme l’essor de l’intelligence artificielle. Selon nous, les évaluations boursières élevées aux États-Unis suggèrent que de nombreux facteurs favorables ont été pris en compte, notamment un resserrement des écarts de taux et une croissance soutenue des bénéfices.

En résumé, nos prévisions de croissance demeurent solides et nous croyons que les risques de déception sont élevés. Nous privilégions les actifs risqués, mais leur potentiel de hausse est limité dans ce contexte.

L’importance pour une Fed « axée sur les données » de se projeter dans l’avenir

Transcript

Je pense qu’il est très facile pour elle d’utiliser l’expression « axée sur les données », mais la réalité est qu’elle doit réfléchir à la situation future de l’économie et essayer au moins de faire de la modélisation. Je crois que c’est ce qu’elle fait et que c’est ce qui l’a amenée à mettre fin aux hausses en juillet 2023. J’espère que cela l’incitera à commencer à réduire ses taux bientôt. Cela ne veut pas dire qu’elle devrait procéder à des baisses considérables, mais je crois que le début d’un cycle d’assouplissement très léger est nécessaire, simplement parce que je crois que nous courons des risques après un cycle de resserrement très vigoureux.

Zone euro : une désinflation importante et une accélération de la croissance économique

La croissance économique s’est améliorée dans la zone euro, malgré le resserrement de la politique monétaire, le ralentissement de l’économie mondiale et de nombreux obstacles géopolitiques. Les indices des directeurs d’achats, qui sont des indicateurs prospectifs, laissent entrevoir une accélération continue de la croissance vers les taux tendanciels, mais avec des variations au sein même de la zone euro. Bien que le marché de l’emploi de la zone euro semble s’être quelque peu replié, la croissance des salaires réels s’est améliorée, l’inflation ayant nettement diminué.

La croissance dans la zone euro a été plus faible qu’aux États-Unis, tandis que la désinflation y a été plus importante2. Comme l’inflation se rapproche des cibles des banques centrales, la Banque centrale européenne (BCE) a procédé à sa première réduction lors de sa réunion de juin. D’autres suivront probablement, mais à un rythme incertain. Cela pourrait également soutenir la croissance. Dans l’ensemble, les perspectives de croissance à court terme en Europe ont connu une modeste reprise, et nous prévoyons que la croissance reviendra graduellement aux taux tendanciels d’ici la fin de l’année. Nous nous attendons à ce que les baisses de taux de la BCE stimulent les actifs cycliques et les évaluations en Europe.

Nous nous attendons à un léger assouplissement de la BCE, ce qui pourrait stimuler les marchés

Transcript

Je crois qu’il est probable que la banque centrale, comme les autres banques, sera très prudente dans son cycle d’assouplissement. Par conséquent, après une première baisse de taux, il est peu probable que la BCE se précipite pour procéder à une autre réduction de taux, à l’instar des autres banques centrales. Je pense qu’elle évaluera les données. Je crois que le simple fait de relâcher un peu de pression suffira à rassurer les investisseurs et donnera un coup de pouce aux marchés. Je m’attends donc à ce qu’il y ait une ou deux autres baisses de taux après juin, mais je ne crois pas que le cycle d’assouplissement sera très énergique, du moins pas cette année.

Royaume-Uni : une reprise timide et un assouplissement limité sont attendus

Nous nous attendons à ce que le Royaume-Uni affiche un rendement semblable à celui de la zone euro, mais avec un délai plus long et moins de mesures d’assouplissement monétaire à court terme. L’activité s’est récemment améliorée, témoignant d’une reprise timide alors que les mesures prospectives se redressent. La désinflation s’est également améliorée, mais dans une moindre mesure que dans la zone euro.

La Banque d’Angleterre devrait réduire les taux au moins une fois d’ici la fin de l’année, car l’activité reste faible, mais l’inflation élevée demeure un contexte difficile qui devrait limiter de nouvelles mesures d’assouplissement.

La Banque d’Angleterre pourrait se montrer prudente compte tenu de l’inflation persistante des services

Transcript

Les données les plus récentes sur l’inflation ont montré des progrès, mais pas autant que prévu. Je crois donc que la Banque d’Angleterre privilégiera la prudence et attendra le mois d’août pour commencer à réduire les taux. Ce n’est pas une certitude, mais je pense que c’est assez certain. Encore une fois, je pense qu’il s’agira d’un léger assouplissement, très prudent, parce qu’il y a encore beaucoup d’inflation dans le secteur des services et qu’elle veut gérer la situation avec soin.

Japon : la hausse de l’inflation pourrait entraîner un resserrement accru

Au Japon, le séisme dans la péninsule de Noto et la suspension de certaines livraisons d’automobiles en raison d’un scandale local ont perturbé l’activité manufacturière au premier trimestre. Toutefois, nous prévoyons un rebond de l’activité économique, soutenu par des hausses de salaire, une amélioration de la production du secteur manufacturier et des mesures de relance budgétaire. En fait, les dernières négociations salariales du printemps ont révélé une croissance des salaires beaucoup plus rapide que celle observée récemment, ce qui devrait, selon nous, soutenir la croissance de la consommation et la poursuite de la normalisation de l’inflation.

Étant donné que l’inflation a légèrement augmenté, nous prévoyons que la Banque du Japon procédera à au moins une autre hausse de taux d’ici la fin de 2024 et qu’elle amorcera peut-être un resserrement quantitatif, car elle estime que la probabilité d’une inflation soutenue de 2 % est plus élevée.

Selon nous, ces facteurs devraient inciter les investisseurs mondiaux à augmenter la pondération des actions japonaises, ce qui pourrait se traduire par un rendement supérieur des actions japonaises par rapport aux actions des autres marchés développés au deuxième semestre. La faiblesse du yen pourrait persister à court terme, mais l’assouplissement de la politique monétaire par la Fed et le resserrement de la politique monétaire par la Banque du Japon pourraient atténuer la faiblesse du yen vers la fin de l’année.

La Banque du Japon semble impatiente de commencer à relever les taux

Transcript

Les données indiquent que la Banque du Japon a atteint certains de ses objectifs et je pense qu’elle est impatiente, compte tenu de la situation du yen, de commencer à relever les taux. Il semble maintenant qu’il soit fort possible que nous assistions à deux autres hausses de taux cette année, ce qui n’était pas le cas il y a quelques mois.

Chine : à l’affût de bonnes surprises en matière de croissance

En Chine, nous prévoyons une amélioration de la conjoncture économique et de nombreuses bonnes surprises. La croissance semble se raffermir, soutenue par des facteurs comme la reprise des exportations et le soutien de la politique budgétaire.

Toutefois, les problèmes liés au marché immobilier — notamment la baisse continue des investissements immobiliers, la baisse de confiance des consommateurs et la diminution du financement des gouvernements locaux — représentent d’importants défis structurels et des risques pour la croissance économique. Il sera encore plus important pour le gouvernement de bien gérer les questions immobilières.

La croissance récente a été soutenue par une amélioration des facteurs externes, comme en témoigne la récente croissance des exportations3. Nous estimons que le marché est exagérément pessimiste, ce qui indique une probabilité plus élevée de surprises en matière de croissance par rapport aux prévisions consensuelles.

Marchés émergents : Une différence frappante dans les occasions à l’échelle des pays

À l’extérieur de la Chine, les marchés émergents dans leur ensemble ont fait face à une conjoncture économique mondiale difficile. Elles ont sans doute été plus durement touchées que les grandes économies par le choc mondial des prix des produits de base en temps de guerre, l’inflation élevée et le resserrement rapide de la politique monétaire mondiale. Le retour de la Fed à une politique de taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps ainsi que l’appréciation du dollar ont constitué un défi pour de nombreux marchés émergents.

Cela dit, nous demeurons optimistes à l’égard de la croissance relativement résiliente et des efforts résolument déployés pour réduire l’inflation. De plus, lorsque les réductions de taux de la Fed se concrétiseront, nous prévoyons que la baisse des taux et la dépréciation du dollar devraient soutenir les actifs des marchés émergents.

Nous mettons l’accent sur la divergence frappante des rendements macroéconomiques et de la croissance entre les pays émergents, ainsi que sur le redressement convaincant et l’espoir que suscitent plusieurs grands anges déchus des pays émergents. Par conséquent, nous recommandons une approche active à l’égard des marchés émergents afin de tirer parti des différences entre les caractéristiques macroéconomiques fondamentales et la situation dans l’ensemble des marchés émergents, plutôt qu’un style de gestion passive binaire de surpondération/sous-pondération.

Implications en matière de placement

Nous croyons que les marchés reflètent aujourd’hui un scénario macroéconomique relativement optimiste. Nous prévoyons de la volatilité à court terme, car les marchés réagissent aux changements dans les perspectives de taux, y compris aux données favorables ou contradictoires en cours de route. À notre avis, le nombre précis de baisses de taux est moins important à ce stade-ci que le moment choisi pour les effectuer, d’autant plus que le marché demeure très volatil. Il pourrait également y avoir un risque important que certains marchés soient exagérément optimistes et n’aient pas pleinement pris en compte les problèmes potentiels.

Compte tenu du contexte macroéconomique favorable, nous privilégions la surpondération des actifs risqués. Toutefois, nous soulignons la nécessité de maintenir un contrôle rigoureux des risques, car les évaluations très serrées limitent le potentiel de hausse des actifs risqués.

Actions – Comme nous croyons que la croissance économique mondiale devrait s’améliorer, nous privilégions les actions cycliques et à petite capitalisation en raison de leurs évaluations relativement intéressantes et de leur plus grande sensibilité au cycle économique. Nous préférons également les actions des marchés développés hors États-Unis et des marchés émergents pour ces mêmes raisons. À mesure que les banques centrales abaissent les taux, nous prévoyons que les évaluations devraient également être soutenues par la baisse des taux d’actualisation.

Obligations – Nous croyons que les obligations offrent également des occasions intéressantes, malgré les écarts de taux serrés, surtout pour les périodes de détention plus longues. À notre avis, les solides données fondamentales sous-tendent de nombreux actifs à revenu fixe, ce qui explique les écarts de taux extrêmement serrés des titres de créance de catégorie investissement et à rendement élevé. Nous privilégions un certain risque de crédit pour tirer parti de ce contexte de résilience et d’amélioration de la croissance. Nous apprécions également les caractéristiques de diversification des prêts bancaires, qui ont tendance à afficher une volatilité semblable à celle des titres de créance de catégorie investissement, mais qui offrent un meilleur potentiel de rendement (à notre avis) en raison du rendement courant élevé. Étant donné la duration presque neutre des prêts bancaires, nous nous attendons à ce qu’ils soient relativement à l’abri de la volatilité des taux d’intérêt par rapport aux autres catégories d’actif à revenu fixe. Nous prévoyons également un solide rendement des obligations des marchés émergents libellées en monnaie locale et en monnaie forte.

Immobilier – Nous trouvons également plus d’occasions dans le secteur immobilier. Nous sommes d’avis que les cours reflètent déjà un pessimisme important et que le potentiel de hausse pourrait être considérable à mesure que la conjoncture s’améliore. Par exemple, la réduction des taux directeurs permet de réduire les coûts de la dette immobilière et les taux de capitalisation, ce qui, selon nous, pourrait entraîner un regain des opérations et une progression vers le redressement des cours.

Devises – Nous nous attendons à ce que le dollar américain commence à s’affaiblir cette année alors que la Fed commencera à réduire les taux, ce qui favorisera des devises comme l’euro, la livre sterling et le réal brésilien.

Ce que nous privilégions dans notre scénario de base

Actions :

  • Actions cycliques, y compris les actions de valeur et à petite capitalisation
  • Actions des marchés développés hors États-Unis et des marchés émergents

Titres à revenu fixe :

  • Duration neutre
  • Titres de créance de qualité supérieure et de qualité inférieure, y compris les prêts bancaires et les titres de créance à rendement élevé
  • Obligations des marchés émergents libellées en monnaie locale et en monnaie forte

Devises : monnaies autres que le dollar américain, comme l’euro, la livre sterling et le réal brésilien

Les investisseurs devraient-ils s’inquiéter des accidents financiers? 

Transcript

Ce que je peux dire de plus positif, et cela me rassure beaucoup, c’est que les décideurs sont très, très sensibles aux risques d’accidents financiers. Nous avons été témoins de réactions très rapides et percutantes à des événements comme la crise bancaire régionale aux États-Unis, ou plutôt la mini-crise. De même, nous avons été témoins d’une réaction très rapide à la crise des obligations d’État au Royaume-Uni. Je pense que les décideurs reconnaissent que les accidents peuvent survenir dans un cycle de resserrement musclé, et ils sont très, très attentifs à les reconnaître rapidement et, bien sûr, à y réagir de façon appropriée. Bien que ce risque demeure, je pense qu’il est moins préoccupant.

Autres scénarios

Depuis la publication de nos prévisions pour 2024 à la fin de l’année dernière, la croissance est demeurée beaucoup plus résiliente et l’inflation plus tenace que prévu. La divergence entre les économies s’est également accrue, l’inflation suivant des trajectoires différentes dans les grandes économies. Bien que nous ayons révisé notre scénario de base pour tenir compte de ces changements, nous conservons les idées de base de nos autres scénarios tout en examinant les progrès réalisés depuis le début de l’année.

Scénario 1 : Atterrissage brutal

Nous pensons qu’un « atterrissage brutal » pourrait présenter l’un des deux facteurs potentiels. Dans un cas comme dans l’autre, les implications en matière de placement seraient semblables, mais l’expérience à court terme serait probablement différente.

  • Nous pourrions commencer à ressentir l’effet décalé d’une erreur de politique déjà commise qui s’avère trop lourde à supporter pour l’économie américaine. Dans ce cas, nous nous attendons à une croissance considérablement plus faible et à des mesures d’assouplissement monétaire plus rapides.
  • Une inflation persistante pourrait obliger les décideurs à maintenir les taux élevés plus longtemps, ce qui aurait des répercussions économiques plus importantes que ce que nous anticipons actuellement. 

Ce que nous privilégions en cas d’atterrissage brutal

  • Liquidités
  • Actions : actions défensives, comme les biens de consommation de base, les soins de santé et les services aux collectivités
  • Titres à revenu fixe : obligations souveraines à long terme
  • Devises : monnaies défensives autres que le dollar américain, non liées aux produits de base, comme le franc suisse et le yen japonais

Scénario 2 : Atterrissage en douceur

Nous envisageons également un scénario optimiste pour les États-Unis, dans lequel le ralentissement déjà réalisé de la demande contribue à réduire les pressions inflationnistes, ce qui permet à l’inflation de base de diminuer avec plus de certitude et selon une trajectoire plus régulière que celle du scénario de base. Nous nous attendons à ce que cela permette à la Fed d’assouplir plus tôt et davantage sa politique, en raison de la dépréciation probable du dollar et de la préférence pour les actifs risqués et autres qu’américains.

Dans ce scénario d’« atterrissage en douceur », l’économie américaine connaîtrait actuellement un ralentissement de milieu de cycle (ou serait en train d’en sortir) et commencerait à se redresser au second semestre de 2024. À l’extérieur des États-Unis, nous pourrions nous attendre à ce que les économies excédentaires comme la zone euro, ainsi que les marchés émergents à double déficit, profitent de cette conjoncture.

Ce que nous privilégions en cas d’atterrissage en douceur

  • Actions 
    • Europe, Chine et marchés émergents
    • De valeur et à petite capitalisation
    • Ressources de base, industrie, services financiers
  • Titres à revenu fixe : titres de créance à rendement élevé
  • Devises : dollar australien et dollar canadien
  • Produits de base : produits de base industriels, en particulier les métaux

Notes de bas de page

  • 1

    Source : Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale américaine, au 31 mars 2024

  • 2

    Selon la croissance du produit intérieur brut et les prix à la consommation aux États-Unis et dans la zone euro

  • 3

    Les exportations chinoises ont augmenté de 7,6 % sur 12 mois en mai 2024. Source : Administration générale des douanes de Chine