Marchés et économie

Les tarifs douaniers, les bénéfices des sociétés technologiques et les préoccupations inflationnistes mettent les marchés à l’épreuve

Ingénieur informatique en action pour la configuration des serveurs
Points importants à retenir
Nouvelles sur les tarifs douaniers
1

Les tarifs douaniers américains sur les biens canadiens et mexicains ont été reportés d’un mois, mais de nouveaux tarifs américains sur les biens chinois sont entrés en vigueur la semaine dernière.

Bénéfices des sociétés technologiques
2

Les sociétés technologiques ont été punies pour des infractions mineures, comme le fait de ne pas dépasser suffisamment les bénéfices prévisionnels.

Préoccupations à l’égard de l’inflation
3

Le nouveau rapport sur l’emploi et les prévisions des consommateurs à l’égard de l’inflation ont fait craindre une reprise de l’inflation aux États-Unis. 

C’est peut-être l’année du serpent, mais l’afflux épuisant de nouvelles sur les marchés me donne l’impression de vieillir à la vitesse d’un chien. La semaine dernière n’a pas fait exception, les marchés ayant absorbé les annonces de tarifs douaniers, les bénéfices des sociétés technologiques, les nouvelles du nouveau secrétaire au Trésor américain, les rapports décevants liés à l’inflation aux États-Unis, et plus encore.

Entrée en vigueur de nouveaux tarifs douaniers américains sur la Chine

La semaine dernière, le marché boursier s’est efforcé de rester vigoureux et a fait un travail admirable face aux nombreuses annonces de tarifs douaniers de l’administration Trump. Deux de ces mesures tarifaires – sur les biens canadiens et mexicains – ont été reportées d’un mois, mais de nouveaux tarifs douaniers américains sur les biens chinois sont entrés en vigueur au cours de la semaine. Cette situation n’a certainement pas soutenu les marchés boursiers. Lundi, le président américain Donald Trump a rétabli des tarifs douaniers de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium, annulant les exemptions et les quotas en franchise de droits qui étaient auparavant en place.

Les marchés scrutent à la loupe les bénéfices des sociétés technologiques

Nous avons également reçu une foule de rapports sur les bénéfices la semaine dernière. Les bénéfices des sociétés technologiques ont illustré le danger des évaluations élevées : lorsque vous êtes évalué à la perfection, les investisseurs relèvent de beaucoup leurs exigences à votre endroit. Une société parmi les Sept magnifiques a fait savoir lors de l’annonce de ses résultats qu’elle augmenterait ses dépenses en immobilisations, en grande partie liées à l’intelligence artificielle, et son titre a été pénalisé même si elle a surpassé les bénéfices prévisionnels pour le trimestre. Le titre d’une autre société des Sept magnifiques a subi le même sort, bien qu’il ait largement dépassé les bénéfices prévisionnels, en raison de la hausse des dépenses en immobilisations. D’autres sociétés technologiques ont également été punies pour des infractions mineures, comme le fait de ne pas dépasser suffisamment les bénéfices prévisionnels.

Je soupçonne qu’il s’agira d’un phénomène à court terme; les marchés traversent des périodes où ils sont beaucoup plus exigeants à l’égard des sociétés dont le ratio cours-bénéfice est élevé. Comme Icare l’a appris, voler près du soleil peut avoir des inconvénients, et certaines sociétés dont l’évaluation est élevée se brûleront sans doute les ailes dans le contexte actuel. Je ne pense pas que ce soit alarmant, ce n’est qu’un rappel de l’importance de la diversification sous toutes ses formes, ce qui comprend l’exposition à des actions dont l’évaluation est plus élevée, et à d’autres dont elle est plus faible.

L’administration Trump discute de sa stratégie à l’égard des taux des obligations du Trésor

La semaine dernière, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a été interviewé par plusieurs médias et a annoncé que l’administration Trump ne tentera pas d’amener la Réserve fédérale américaine (Fed) à abaisser les taux, mais qu’elle cherchera plutôt à réduire le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans. C’est une stratégie louable, à mon avis, puisque le taux de rendement à 10 ans a une incidence importante sur l’économie et les marchés. Après tout, il est étroitement corrélé avec les taux hypothécaires.

Toutefois, cette stratégie est plus facile à dire qu’à faire. M. Bessent a déclaré qu’il croyait que l’administration pourrait abaisser le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans en réduisant les déficits budgétaires et en diminuant l’inflation et les attentes inflationnistes. À point nommé, l’enquête préliminaire menée auprès des consommateurs de l’Université du Michigan en février a été publiée, montrant une forte hausse des prévisions inflationnistes et nous rappelant que, en ce qui concerne les marchés, tant de choses échappent à tout contrôle.

M. Bessent a également déclaré que son ministère communiquait avec les principaux détenteurs d’obligations du Trésor pour connaître leur point de vue sur le plafond de la dette fédérale, vraisemblablement pour accroître leur confiance dans la capacité de l’administration à contrôler les dépenses et à réduire les déficits budgétaires, ce qui aurait pour effet de réduire le taux des obligations du Trésor américain à 10 ans. Cependant, je me demande si, en interrogeant les détenteurs étrangers de bons du Trésor, la discussion ne dériverait pas vers la politique tarifaire du gouvernement américain. Après tout, si le gouvernement américain souhaite que les porteurs d’obligations maintiennent et potentiellement étoffent leurs placements en titres du Trésor américain, les porteurs d’obligations étrangers pourraient utiliser ce levier pour se défendre contre les tarifs douaniers sur leurs exportations. C’est peut-être pourquoi la réunion entre les États-Unis et le Japon de vendredi s’est terminée sans qu’aucun tarif douanier ne soit imposé sur les biens japonais. Ce n’est peut-être qu’une coïncidence, mais le Japon est le plus important détenteur étranger de titres du Trésor américain.

Les taux des obligations d’État japonaises augmentent en raison du resserrement des attentes

En ce qui concerne les taux à 10 ans et le Japon, le taux des obligations du gouvernement du Japon à 10 ans a dépassé 1,3 % lundi, soit son plus haut niveau depuis avril 20111. Cette hausse est largement attribuable aux attentes selon lesquelles la Banque du Japon continuera de resserrer ses taux cette année, quoique modestement. Même si de nombreuses banques centrales adoptent des mesures d’assouplissement, la Banque du Japon est l’une des rares banques à relever son taux directeur, ce qui aura des répercussions sur les taux du yen et des obligations du gouvernement du Japon. En fait, c’est l’une des raisons pour lesquelles, parallèlement aux guerres tarifaires naissantes, les opérations de change deviennent plus intéressantes cette année.

Les craintes d’inflation s’intensifient aux États-Unis

Vendredi a été une journée décevante, car elle a fait craindre une reprise de l’inflation aux États-Unis. Le nouveau rapport sur l’emploi montre que la croissance du salaire horaire moyen a augmenté en janvier, et a été révisé à la hausse en décembre.

Ce même jour, l’Université du Michigan nous a fait part des attentes inflationnistes des consommateurs, que j’ai déjà mentionnées. La hausse a été très importante. Les attentes d’inflation pour l’année à venir sont passées de 3,3 % à 4,3 %, tandis que celles sur cinq ans sont passées de 3,2 % à 3,3 %2. Il convient de noter que l’enquête de l’Université du Michigan nous a doublement malmenés vendredi, en indiquant également une baisse de la confiance des consommateurs, probablement en raison des préoccupations entourant les tarifs douaniers.

À mon avis, ces prévisions d’inflation seront importantes pour le Federal Open Market Committee (FOMC). Lors de la conférence de presse du FOMC en juin 2022, le président de la Fed, Jay Powell, a été interrogé sur la raison pour laquelle la banque centrale américaine avait relevé les taux de 75 points de base, alors qu’elle avait annoncé une hausse de 50 points de base. Il a indiqué que deux données étaient à l’origine de cette hausse plus importante : celle de l’indice des prix à la consommation et celle de l’enquête sur les anticipations inflationnistes des consommateurs de l’Université du Michigan3.

En réalité, les anticipations inflationnistes des consommateurs font partie des données sur lesquelles la Fed s’appuie pour prendre ses décisions concernant les taux. Tout cela me laisse penser que la Fed sera plus réticente à assouplir sa politique, et que la première baisse des taux ne surviendra pas avant la fin du deuxième trimestre.

Les prix de l’or ont atteint un sommet historique

Toutes les incertitudes, les surprises et les préoccupations (en particulier à l’égard du déficit fédéral américain) jusqu’à présent en 2025 semblent influer sur la popularité de l’or, dont les prix ont atteint un sommet historique4. L’or paraît être une couverture populaire du risque géopolitique, malgré un déclin dans les semaines suivant l’élection présidentielle aux États-Unis, lorsque les craintes d’une élection contestée et de turbulences politiques se sont dissipées. Parallèlement, le bitcoin a connu une forte remontée.

La situation a évolué au cours des dernières semaines; nous avons vu le bitcoin perdre du terrain tandis que l’or progressait. Je soupçonne que ces deux actifs non traditionnels pourraient augmenter à l’avenir, car il pourrait y avoir des catalyseurs positifs pour le bitcoin, comme la possibilité que les États-Unis construisent une réserve de bitcoin.

Comment les événements récents cadrent-ils avec nos perspectives pour 2025?

Je pense qu’il est logique de revoir nos perspectives pour 2025, mais brièvement. Pour ce qui est des actions, notre scénario de base favorisait les actions des pays développés autres que les États-Unis, ce qui a fait réfléchir certains clients qui se concentraient sur l’exceptionnalisme américain et sa capacité à propulser les actions américaines vers le haut.

Nous ne pensions certainement pas que les actions américaines connaîtraient une mauvaise année, mais nous croyions que les actions des marchés développés à l’extérieur des États-Unis avaient un plus grand potentiel. Comme je l’ai déjà dit, les actions n’ont pas besoin d’une économie forte pour bien se comporter. Les surprises positives, comme le fait de dépasser les attentes, peuvent souvent être suffisantes pour propulser les actions vers le haut. Le potentiel d’assouplissement de la politique monétaire sur ce marché peut être un catalyseur important. Il est également avantageux d’avoir des évaluations relatives faibles et des dividendes relatifs élevés.

Il est beaucoup trop tôt pour crier victoire, mais depuis le début de 2025, les actions européennes ont inscrit de solides rendements5. Cette situation pourrait être attribuable aux attentes d’un assouplissement accru de la Banque centrale européenne par rapport aux autres grandes banques centrales, ainsi qu’à l’amélioration récente de certaines données économiques. De plus, les bénéfices des sociétés européennes se sont améliorés au cours du trimestre, quoique modestement.

Les actions britanniques se sont également bien comportées, en raison de bon nombre des mêmes facteurs. Aux États-Unis, nous nous attendions à un meilleur rendement de la part des titres cycliques et à petite capitalisation, et la croissance des bénéfices s’est élargie à ces segments du marché. Même si l’année ne fait que débuter, les occasions sont nombreuses, nourries par l’instabilité et les incertitudes du moment.

Que nous réserve l’avenir?

Cette semaine, nous attendons l’indice des prix à la consommation aux États-Unis ainsi que le témoignage d’Humphrey-Hawkins du président de la Fed, M. Powell. Cela sera utile pour établir les attentes à l’égard de la trajectoire de la politique monétaire à court terme. Aussi, nous connaîtrons la croissance du produit intérieur brut du Royaume-Uni et de la zone euro. Nous aurons également des adjudications de titres du Trésor américain, ce qui est particulièrement important compte tenu de l’accent mis par l’administration Trump sur le taux des obligations à 10 ans. Bien sûr, la saison des résultats se poursuit. Celle-ci a été particulièrement forte avec une croissance à deux chiffres des bénéfices à l’échelle mondiale, ce qui, on l’espère, devrait soutenir les actions.

Dates à surveiller

Date

Rapport

Ce que cela nous indique

10 févr.

Attentes des consommateurs à l’égard de l’inflation de la Fed de New York

Suit les attentes des consommateurs à l’égard de l’inflation aux États-Unis.

 

Australie – Indice Nab de confiance des entreprises

Évalue la conjoncture économique actuelle en Australie.

11 févr.

Témoignage du président de la Fed, Jay Powell, du Comité économique mixte

Donne de plus amples renseignements sur le processus décisionnel de la banque centrale.

12 févr.

Indice des prix à la consommation aux É.-U

 

Fait le suivi de la trajectoire de l’inflation.

 

Témoignage du président de la Fed, Jay Powell, du Comité économique mixte

Donne de plus amples renseignements sur le processus décisionnel de la banque centrale.

 

Résumé des délibérations de la Banque du Canada

 

Donne de plus amples renseignements sur le processus décisionnel de la banque centrale.

13 févr.

Produit intérieur brut du Royaume-Uni

 

Mesure l’activité économique d’une région.

 

Production industrielle britannique

 

Indique la santé économique du secteur industriel.

 

Indice des prix à la consommation de l’Allemagne

 

Fait le suivi de la trajectoire de l’inflation.

 

Prévisions économiques de l’UE

 

Fait le suivi des principales données économiques de l’Union européenne.

 

Production industrielle dans la zone euro

Indique la santé économique du secteur industriel.

 

Indice des prix à la production aux É.-U.

 

Mesure la variation des prix payés aux producteurs de biens et de services.

14 févr.

Produit intérieur brut de la zone euro

Mesure l’activité économique d’une région.

 

Emploi dans la zone euro

 

Indique la santé du marché de l’emploi.

 

Ventes au détail aux États-Unis

 

Indique la santé du secteur du commerce de détail.

 

Production industrielle américaine

 

Indique la santé économique du secteur industriel.

 

Sondage auprès des responsables des prêts de la Banque du Canada

 

Recueille des renseignements sur les pratiques de prêt aux entreprises des institutions financières canadiennes.

Notes de bas de page

  • 1

    Source : Bloomberg, au 10 février 2025.

  • 2

    Source : Enquête menée par l’Université du Michigan auprès des consommateurs (données préliminaires), 7 février 2025.

  • 3

    Source : Transcription de la conférence de presse du FOMC de juin 2022.

  • 4

    Source : Bloomberg, au 7 février 2025.

  • 5

    Source : MSCI, selon l’indice MSCI Europe hors Royaume-Uni et l’indice MSCI Royaume-Uni, au 7 février 2025.

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