Marchés et économie

Trois choses à savoir sur le nouveau sommet record du marché boursier américain

Une personne se trouve au sommet d'une montagne et regarde d'autres sommets.
Points importants à retenir
Les actions ont établi un nouveau record
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L’indice S&P 500 a atteint un nouveau sommet et dépassé son précédent record établi en janvier 2022.

La désinflation y est pour quelque chose
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Le nouveau record du marché s’explique par la résilience de l'économie américaine, la baisse rapide de l'inflation et les bons rendements de 2023.

Les nouveaux sommets ne nous apprennent pas grand-chose
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On en apprend beaucoup plus en comparant le cours d'un indice aux caractéristiques fondamentales des entreprises qui le composent.

L’indice S&P 500 a atteint un nouveau sommet record.1 Mission accomplie! Et aussi... que faire maintenant? Voici comment les investisseurs à long terme devraient (et ne devraient pas) interpréter les sommets boursiers.

Beaucoup de choses ont changé depuis le dernier sommet du marché

Certes, le pic précédent, atteint en janvier 2022, ne remonte pas à très longtemps en nombre de jours, mais il s’est passé énormément de choses au cours de cette période : l’inflation aux États-Unis a grimpé à 9 %2, la Réserve fédérale américaine a relevé les taux d’intérêt de plus de 500 points de base3, la Russie a envahi l’Ukraine et un nouveau conflit a éclaté au Moyen-Orient. (L’album Midnights de Taylor Swift, qui a battu tous les records, n’était pas encore sorti). D’éminents prophètes de malheur ont dit qu’on assisterait à de véritables « ouragans économiques » et qu’on traverserait « cinq années de chômage supérieur à 5 % » et « la pire récession des bénéfices depuis 2008 ». Pas étonnant que la confiance des Américains envers l’économie se soit érodée.4

Où en sommes-nous deux ans plus tard. Grâce à la résilience de l'économie, à la baisse rapide de l'inflation et à une progression de 26 % de l'indice S&P 500 en 2023, il a atteint un nouveau record de plus de 4 797 points.5 On peut comprendre que certains investisseurs soient déconcertés. Après tout, n'attendons-nous pas encore que les effets décalés du resserrement historique de la politique monétaire se fassent sentir? Il faut dire que les marchés réagissent avant l’économie, pas l’inverse. À mon avis, le repli de 25,4 % de l’indice S&P 500 entre le pic et le creux en 2022 prenait en considération le ralentissement économique qui se profilait à l’horizon.6 Un repli de 25 % est conforme aux rendements du marché américain avant les ralentissements économiques légers et les récessions modérées du passé. Lors de ces ralentissements économiques habituels, les marchés ont toujours atteint leur creux à peu près au moment où l’inflation avait plafonné et sont revenus à leurs sommets antérieurs en un an ou deux.7 Cela vous dit quelque chose?

Comment les investisseurs devraient-ils interpréter ce nouveau sommet du marché? Voici trois choses à savoir.

Par-dessus tout, il faut savoir qu’un nouveau sommet du marché n’est pas en soi un quelconque signe de danger, en dépit de ce que certains pourraient craindre. Comme le disait si bien l’écrivain Sir Arthur C. Clarke, « seuls les petits esprits sont impressionnés par les grands nombres ». Voici trois éléments qui vous aideront à mettre ces grands nombres en perspective :

1. Les moyennes des marchés boursiers ne signifient pas qu’ils retournent vers la moyenne. Autrement dit, elles n’indiquent pas que les marchés reviennent vers leur moyenne à long terme. Elles correspondent plutôt aux prévisions de croissance pour les États-Unis et le monde.  Si vous croyez que la situation mondiale va continuer de s’améliorer pour la plupart des gens et que les entreprises innovantes vont continuer à prospérer, alors vous devriez vous attendre à ce que les marchés évoluent à la hausse pendant de longues périodes.

2. En soi, les nouveaux sommets ne nous apprennent pas grand-chose. On en apprend beaucoup plus en comparant le cours d'un indice aux caractéristiques fondamentales (bénéfices, ventes, valeur comptable) des entreprises qui le composent. Il est vrai que l’indice S&P 500 se négocie actuellement à des valorisations élevées par rapport à sa moyenne historique, mais une grande partie de cette valorisation est concentrée dans les dix principaux titres. Les 490 autres se négocient autour de leur valorisation moyenne.8

3. Enfin, sachez que l’indice S&P 500 a atteint 1 176 nouveaux sommets depuis sa création en 1957.9 Cela équivaut à un nouveau sommet tous les quinze jours, ou plus précisément tous les 14,3 jours. L’expérience passée nous porte à croire que les investisseurs doivent s’attendre à ce que le marché atteigne beaucoup de nouveaux sommets au cours de leur vie, mais pas à ce qu’il évolue toujours en ligne droite.

Notes de bas de page

  • 1

    Source : Bloomberg, 19/01/2024.

  • 2

    Source : US Bureau of Labor Statistics, 30/11/2023. Représenté par la variation annuelle en pourcentage de l’indice des prix à la consommation des États-Unis.

  • 3

    Source : Réserve fédérale américaine, 31/12/2023. Représenté par le taux des fonds fédéraux.

  • 4

    Source : Gallup, 30/09/2023. Représenté par l’indice de confiance économique Gallup.

  • 5

    Source : Bloomberg, 19/01/2024.

  • 6

    Source : Bloomberg, 31/12/2023. Représenté par l’indice S&P 500, qui a chuté de 25,4 % entre le pic du 03/01/2022 et le creux du 13/10/2022.

  • 7

    Source : Bloomberg L.P., 30/06/2023. Selon les dates de récession telles que définies par le National Bureau of Economic Research : août 1957 à avril 1958, avril 1960 à février 1961, décembre 1969 à novembre 1970, novembre 1973 à mars 1975, janvier à juillet 1980, juillet 1981 à novembre 1982, juillet 1990 à mars 1991, mars à novembre 2001, décembre 2007 à juin 2009 et février à avril 2020.

  • 8

    Sources : Bloomberg, Invesco, 31/12/2023. Les dix principaux titres au 30/11/2023 sont Microsoft, Apple, Amazon, NVIDIA, Alphabet, Meta, Tesla, Berkshire Hathaway, UnitedHealth Group et JP Morgan Chase.

  • 9

    Source : Bloomberg, 19/01/2024.