Marchés et économie L’instabilité géopolitique se poursuit à l’aube de la nouvelle année
Dans le monde entier, les marchés ont gagné du terrain l’an dernier, malgré l’incertitude géopolitique, une tendance qui, selon moi, devrait se poursuivre.
Le marché s’est mieux comporté s’il n’y a pas eu de récession par la suite ou si l’économie était déjà en récession lors du cycle d’assouplissement.
Les titres de valeur, les titres à petite capitalisation ainsi que l’énergie et les métaux précieux (produits de base) sont bien comportés après les réductions de taux passées.
Les titres du Trésor à long terme, les obligations de sociétés de catégorie investissement et les obligations municipales ont inscrit des rendements positifs au cours des cycles d’assouplissement.
Maintenant que la Réserve fédérale américaine (la « Fed ») a abaissé son taux cible, tout le monde se demande ce que les baisses de taux signifient pour les marchés et les placements. Une analyse du passé nous aide à mieux comprendre la situation actuelle. Voici les principaux points à retenir après notre examen des données.
Le rendement des actions durant les cycles d’assouplissement dépendait de l’état de l’économie. (Voir le graphique ci-dessous.) Par le passé, le marché boursier américain a affiché des rendements vigoureux après le début d’un cycle d’assouplissement si l’économie n’est pas entrée en récession au cours des 12 prochains mois ou était déjà en récession au début du cycle d’assouplissement. Par exemple, la Fed a relevé les taux de 300 points de base (pb) au cours la période de 12 mois terminée en février 1995, avant de mettre fin à son cycle de resserrement. L’économie américaine n’est pas entrée en récession et le marché a très bien fait durant la période subséquente.
Les titres de valeur et les titres à petite capitalisation ont été sensibles à la forme de la courbe des taux. Lorsque les taux à court terme diminuent et que la courbe des taux s’accentue, ce qui a tendance à se produire après des réductions du taux cible (voir la rubrique sur la courbe des taux ci-dessous), les titres de valeur et les titres à petite capitalisation se sont historiquement bien comportés au cours des années suivantes. (Voir le graphique ci-dessous.) En effet, les petites entreprises ont tendance à être financées par endettement et peuvent potentiellement profiter de coûts d’emprunt plus faibles. Des taux d’intérêt moins élevés peuvent également stimuler l’activité économique, ce qui peut servir de catalyseur pour dégager de la valeur sur le marché.
Les prix des produits de base sont largement établis en dollars américains, c’est-à-dire qu’un affaiblissement du dollar en réponse à une baisse des taux directeurs pourrait avoir un effet favorable sur les prix des produits de base. Les prix du pétrole et de l’or, en particulier, ont tendance à être sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt. (Voir le graphique ci-dessous.) Toutefois, les prix des produits de base ne sont pas uniquement déterminés par l’orientation des taux. Ils peuvent aussi être influencés par des facteurs macroéconomiques comme la croissance économique et les forces microéconomiques comme les stocks ou les conditions météorologiques.
Rendement cumulatif moyen de l’indice Bloomberg des produits de base et des sous-indices lors des derniers cycles d’assouplissement
-6 mois | -3 mois | +3 mois | +6 mois | +9 mois | |
Produits de base | 3,4 % | 0,1 % | 0,3 % | 3,1 % | 4,3 % |
Energie | 15.2% |
2.9% |
0.4% |
6.0% |
11.9% |
Métaux industriels | -5.4% |
-8.0% |
1.7% |
-3.7% |
-5.7% |
Métaux précieux | -3.8% |
-0.9% |
0.8% |
9.1% |
7.7% |
Agriculture | 0.7% |
1.5% |
0.3% |
2.6% |
4.2% |
Bétail | -2.4% |
-2.1% |
-0.6% |
-3.6% |
-7.2% |
Sources : Goldman Sachs Investment Research, au 20 février 2024. J.P. Morgan Global Commodities Research, au 14 février 2024. Selon l’indice Bloomberg Commodity et les sous-indices autour de la première réduction sur cinq qui ont précédé les cycles d’assouplissement de la Fed : juin 1989, juill. 1995, janv. 2001, sept. 2007 et juill. 2019. Avant février 1991, indice BCOM Industrial Metals ER fourni par l’indice GSCI Industrial Metals ER. Il est impossible d’investir directement dans un indice. Les rendements passés ne sont pas garants des résultats futurs.
Les taux d’intérêt à court terme ont toujours diminué davantage que les taux à long terme autour des cycles d’assouplissement précédents, ce qui a entraîné une accentuation de la courbe des taux1. Cela pourrait constituer un défi imminent pour les investisseurs en obligations du Trésor à court terme et en instruments assimilables à des liquidités. Les forts mouvements de baisse des taux à court terme aux alentours du début des cycles d’assouplissement peuvent créer un risque de réinvestissement.
En moyenne, les obligations du Trésor américain à moyen terme ont surpassé les obligations du Trésor américain à court terme au cours des 12 mois qui ont suivi la première réduction des taux d’intérêt dans un cycle d’assouplissement, progressant en moyenne de 6,12 % et de 4,72 %, respectivement. Comme pour les actions, le rendement a été tributaire de l’état de l’économie. Le rendement supérieur des titres du Trésor à moyen terme (7,73 %) par rapport à celui des titres du Trésor à court terme (3,16 %), en moyenne, est attribuable aux rendements inscrits en période de récession. Lorsque l’économie n’est pas entrée en récession, les obligations du Trésor américain à court terme (6,27 %) ont inscrit des rendements supérieurs aux titres à moyen terme (4,51 %), en moyenne2.
Les obligations de sociétés de catégorie investissement et les obligations municipales ont affiché des rendements positifs au cours des cycles d’assouplissement, bien que les rendements aient eu tendance à être plus élevés lorsque l’économie n’est pas entrée en récession. (Voir le graphique ci-dessous.) Les obligations de sociétés à rendement élevé ont été particulièrement sensibles aux ralentissements économiques, car les taux de défaillance ont tendance à augmenter durant les récessions.
La décision de réduire les taux d’intérêt est délicate. Un assouplissement excessif ou hâtif pourrait raviver l’inflation, tandis qu’un assouplissement trop faible ou tardif pourrait avoir des conséquences sur la croissance économique. L’économie ne se préoccupe manifestement plus de l’inflation et vise maintenant la croissance. Le marché semble prêt pour un atterrissage en douceur, c’est-à-dire un ralentissement de l’activité économique qui n’entraîne pas de récession. C’est notre scénario de base. Il existe toutefois un risque : la Fed pourrait avoir resserré exagérément sa politique monétaire et tarde actuellement à l’assouplir. La résilience de l’économie (ou l’absence de résilience) devrait avoir des répercussions importantes sur les rendements à court terme des marchés.
Source : Bloomberg L.P., 30 juin 2024.
Source : Bloomberg L.P., 30 juin 2024. Selon les données mensuelles sur le rendement total au cours des 12 mois suivant la première réduction de taux dans tous les cycles d’assouplissement depuis 1989 : juin 1989, juill. 1995, sept. 1998, janv. 2001, sept. 2007 et juill. 2019. Obligations du Trésor américain à moyen terme selon l’indice Bloomberg US Treasury Intermediate, qui mesure le rendement des titres de créance nominaux à taux fixe libellés en dollars américains émis par le Trésor américain. Obligations du Trésor américain à court terme selon l’indice Bloomberg US Short Treasury, qui mesure le rendement des bons, des billets et des obligations du Trésor américain dont l’échéance est inférieure à un an. Il est impossible d’investir directement dans un indice. Les rendements passés ne sont pas garants des résultats futurs.
Dans le monde entier, les marchés ont gagné du terrain l’an dernier, malgré l’incertitude géopolitique, une tendance qui, selon moi, devrait se poursuivre.
La tendance croissante au conservatisme budgétaire, l’importance soutenue de la politique monétaire, l’intensification des risques géopolitiques et l’innovation technologique pourraient dicter l’orientation des marchés mondiaux au cours de la nouvelle année.
La déréglementation et les baisses d’impôt pourraient stimuler la croissance de l’économie et du marché américains, tandis que les droits de douane et les restrictions en matière d’immigration pourraient poser des défis.
Renseignements importants
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Image : orgnmaster/Getty
Cet article fait majoritairement référence au marché américain et son contenu peut ne pas s’appliquer au Canada. Sauf indication contraire, toutes les données sont en dollars américains.
Les rendements passés ne sont pas garants des résultats futurs. Il est impossible d’investir directement dans un indice.
Tout placement comporte un risque, y compris un risque de perte.
L’assouplissement quantitatif est une politique monétaire utilisée par les banques centrales pour stimuler l’économie lorsque la politique monétaire traditionnelle est devenue inefficace.
Dans le cas d’un placement de style valeur, il existe un risque que les évaluations ne s’améliorent pas ou que les rendements soient inférieurs à ceux d’autres styles de placement ou de l’ensemble des marchés boursiers.
Les actions de petites entreprises ont tendance à être davantage exposées aux changements défavorables et peuvent être plus volatiles ou illiquides, ou leur revente peut faire l’objet de restrictions.
L’évolution des conditions politiques ou économiques dans les pays où se trouvent des sociétés du secteur de l’or et des métaux précieux pourrait avoir une incidence directe sur le prix de l’or et des métaux précieux.
La courbe des taux présente, à un moment précis, les taux d’obligations de qualité égale, mais assortie d’une date d’échéance différente, afin de prévoir l’évolution des taux d’intérêt et de l’activité économique.
Un point de base correspond à un centième de point de pourcentage.
L’indice Bloomberg Commodity est calculé en fonction du rendement excédentaire et reflète les fluctuations des prix des contrats à terme sur produits de base. L’indice rééquilibre les deux tiers pondérés annuellement en fonction du volume de négociation et le un tiers selon la production mondiale, et les capitalisations pondérées sont appliquées au niveau des produits de base, des secteurs et des groupes. La période de rotation se produit habituellement du 6e au 10e jour ouvrable.
Les produits de base peuvent exposer un investisseur à une volatilité plus importante que celle de titres traditionnels comme les actions et les obligations, et elles peuvent fluctuer considérablement en raison de conditions météorologiques, de la conjoncture politique, de la fiscalité et d’autres faits touchant la réglementation et les marchés.
Les cours des obligations baissent généralement lorsque les taux d’intérêt augmentent, et vice versa; c’est ce qu’on appelle le « risque de taux d’intérêt ». Un émetteur peut se retrouver dans l’incapacité de payer les intérêts ou de rembourser le capital, ce qui entraîne une baisse de la valeur de ses titres et de sa cote de crédit.
Les opinions exprimées ci-dessus sont celles de l’auteur en date du 9 septembre 2024. Les présents commentaires ne doivent pas être interprétés comme des recommandations, mais comme une illustration de thèmes généraux. Les énoncés prospectifs ne garantissent pas les résultats futurs. Ils comprennent des risques, des incertitudes et des hypothèses; il n’est pas garanti que les résultats réels ne seront pas considérablement différents des attentes.
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