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Marchés et économie
Des revirements électoraux et économiques
La France et le Royaume-Uni ont observé des revirements politiques lors des récentes élections. Quelles pourraient en être les conséquences pour les investisseurs?
L'économie américaine est résiliente et la croissance de l’inflation continue de ralentir, mais à un rythme plus lent que nous ne le souhaiterions.
Nous persistons à croire qu’en 2023, nous assisterons à une remontée soutenue des marchés, mais pas nécessairement en ligne droite.
Ceux et celles qui ne sont pas friands des risques pourraient mettre l'accent sur le revenu pour réduire la volatilité de leur portefeuille.
J’ai beaucoup voyagé ces dernières semaines pour faire des présentations à divers groupes de clients et je suis étonnée par leur degré de pessimisme. Il y a certes des défis à relever, mais je ne crois pas que le pessimisme doive éclipser le potentiel de plus-value du capital et de revenu que je vois poindre à l’horizon.
Le pessimisme des investisseurs semble tourner autour de trois grandes questions.
À mon avis, le réalisme est plus de mise que le pessimisme. Les données sur l’inflation aux États-Unis ont été dévoilées la semaine dernière et les indices des prix à la consommation sommaire et de base surpassent le consensus des analystes. Cependant, ces chiffres indiquent que la croissance de l’inflation continue de ralentir, bien qu’elle soit plus coriace que prévu. Il en va de même de l’indice des prix à la production des États-Unis qui a été rendu public la semaine dernière.
Sur une note positive, certaines données sur la croissance économique dépassent aussi les attentes. En janvier, les ventes au détail aux États-Unis ont largement dépassé les attentes, en hausse de 3 %, par rapport au 1,7 % attendu.1 Si l’on exclut les ventes d’automobiles, on obtient un taux de 2,3 %, ce qui est nettement supérieur à la prévision consensuelle de 0,7 %.1
Ce que je retiens des données de la semaine dernière, c’est que l’économie américaine demeure très résiliente et que la croissance de l’inflation continue de ralentir, mais à un rythme plus lent que nous ne le souhaiterions. Je crois que la Réserve fédérale américaine (Fed) va devoir augmenter un peu plus les taux avant d’appuyer sur le bouton « pause » et, à mon avis, il est très peu probable qu’elle procède à des baisses de taux plus tard cette année. Le « Fedspeak » de la semaine dernière abonde dans ce sens, même si, selon moi, c’est une position trop belliciste :
La Fed ne fait pas cavalier seul. D’autres banques centrales ont un ton belliciste. La semaine dernière, nous avons obtenu des données qui montrent que l’inflation au Royaume-Uni a ralenti plus que prévu en janvier et a chuté à son plus bas taux en six mois. Le chancelier britannique Jeremy Hunt a réagi en disant ceci : « Bien que toute baisse de l’inflation soit la bienvenue, le combat est loin d’être terminé. »4
Que dire du gazouillis de la Saint-Valentin de la Banque centrale européenne :
« Les roses sont rouges,
les violettes sont bleues,
nous maintiendrons le cap
et ramènerons l’inflation à 2 %. »
Il y a deux ans, le gazouillis de la Saint-Valentin de cette même banque centrale se lisait comme suit :
« Les roses sont rouges,
les violettes sont bleues,
nous maintiendrons des conditions de financement favorables
jusqu’à ce que la crise soit passée. »
J’en déduis que les banques centrales vont maintenir leur rhétorique belliciste jusqu’à ce qu’elles soient prêtes à appuyer sur le bouton pause. Et c’est bien, pourvu qu’elles ne dépassent pas trop les bornes. Je crois que la Fed n’aura besoin que de deux autres hausses de taux, à moins que les prochaines données ne nous disent le contraire.
Prenons la Banque du Canada par exemple. Le bien-fondé de sa décision plutôt courageuse d’appuyer sur le bouton pause des hausses de taux a été confirmé par les données sur l’inflation de janvier, qui montrent un ralentissement de la croissance de l’inflation, malgré un marché du travail qui se porte très bien. La Fed maintient un ton dur parce que cela peut être un outil fort efficace, mais je ne me laisse pas impressionner pour autant, car je soupçonne que les États-Unis seront à la même place que le Canada d’ici quelques mois. Je suis réaliste, mais pas exagérément pessimiste.
Les bénéfices sont une autre source de pessimisme, car les investisseurs s’attendent à ce que l’effet retardé de la politique monétaire touche les bénéfices en même temps que l’inflation nuit aux marges bénéficiaires. J’ai entendu le terme « obstacles » dans de multiples annonces de bénéfices du quatrième trimestre. Un fabricant d’instruments médicaux du Royaume-Uni a dit ceci : « nous allons continuer de faire face à des obstacles macroéconomiques en 2023 »5 tandis qu’un fabricant de matériaux de construction des États-Unis a affirmé que « les pressions inflationnistes continuent de représenter des obstacles. »6
En réalité, le cycle de resserrement marqué de la politique monétaire devrait engendrer des obstacles macroéconomiques, compte tenu que l’inflation en a créés énormément. Cependant, beaucoup d’entreprises font preuve de résilience et ont été en mesure de composer très bien avec ces obstacles depuis un certain temps déjà.
Par exemple, on s’attend à ce que les bénéfices du S&P 500 subissent des pressions, mais pas de façon disproportionnée. Ainsi, pour le premier trimestre de 2023, les analystes projettent une chute des bénéfices de 5,4 % et une croissance des revenus de 1,9 %.7 Pour le deuxième trimestre de 2023, le consensus des analystes est un repli des bénéfices et des revenus de 3,4 et 0,1 % respectivement.7 Pour le troisième trimestre de 2023, ils prévoient une remontée des bénéfices de 3,3 % et une croissance des revenus de 1,4 %.7 Pour le quatrième trimestre de 2023, les analystes s’attendent à une croissance des bénéfices de 9,7 % et à une croissance des revenus de 3,4 %.7
Je me dois de faire une mise en garde et de vous dire que ces chiffres peuvent évidemment être révisés à la baisse, puisque nous n’avons pas vu les effets cumulatifs des hausses de taux. Toutefois, selon moi, la majeure partie de la détérioration des bénéfices a déjà été escomptée dans les cours boursiers.
Cette question est une grande source d’inquiétude. Je ne suis pas experte en géopolitique, mais les risques géopolitiques sont toujours présents. Parfois, on les voit venir de loin, mais ils peuvent arriver comme un cheveu sur la soupe.
Je suis frappée de voir que les marchés boursiers ont été incroyablement résilients, malgré les crises, conflits et tragédies des cent dernières années.
En tant que citoyenne préoccupée, je surveille les manchettes au quotidien et j’espère que les tensions vont diminuer prochainement partout sur la planète. En tant qu’investisseur, je peux seulement regarder en arrière pour analyser le comportement des marchés à long terme. Je crois que les investisseurs à long terme feraient une erreur s’ils liquidaient leurs actions et autres actifs à risque pour éviter de subir les contrecoups d’une éventuelle menace géopolitique et se privaient du potentiel de plus-value du capital et du revenu de placement.
Je suis estomaquée de constater qu’une grande part du pessimisme des investisseurs en ce moment découle du biais de récence; l’année dernière a été terrible pour la plupart des catégories d’actifs, si bien que beaucoup ne s’attendent pas à ce que cette année soit meilleure. Nous persistons à croire qu’en 2023, nous assisterons à une remontée soutenue des marchés, mais pas nécessairement en ligne droite. Les marchés boursiers risquent de perdre une partie de leurs récents gains si l’économie s’affaiblit et que les bénéfices subissent des pressions. Cependant, nous verrions cela comme une entrave relativement temporaire sur un chemin qui pourrait être parsemé d’occasions de placement.
À mon avis, la clé pour lutter contre le pessimisme est de conserver un portefeuille bien diversifié et de rester centré sur des objectifs à long terme. Les marchés boursiers vont peut-être se replier et perdre une bonne partie des gains des derniers mois, mais je crois que ce sera de courte durée et, par conséquent, une bonne occasion de placement pour ceux et celles qui ont un horizon temporel plus long.
Dans une période de volatilité où les rendements sont parfois relativement bas, je crois que les investisseurs ont probablement intérêt à mettre l’accent sur le potentiel de revenu. Je suis d’avis qu’ils devraient également diversifier leurs sources de revenu et inclure dans leur portefeuille des obligations de bonne qualité, des titres de créance des marchés émergents, des obligations municipales, des obligations à rendement élevé, des actions productives de dividendes et des fiducies de placement immobilier.
Après tout, les malheurs de l’année dernière, y compris le resserrement marqué de la politique monétaire, nous ont déjà procuré certains avantages en 2023 : la plupart des sous-catégories d’actifs de titres à revenu fixe ont vu leurs taux augmenter considérablement au cours des 13 derniers mois. Par exemple, l’indice ICE BofA AAA U.S. Corporate a enregistré un rendement réel de 2,06 % à la fin de 2021, mais au 16 février 2023, ce rendement s’était hissé à 4,68 %.8 Je ne crois pas que les investisseurs devraient délaisser les actions, mais ceux qui ne sont pas friands des risques pourraient mettre l’accent sur le revenu pour réduire la volatilité de leur portefeuille.
Comme j’ai parlé de pessimisme cette semaine, mon trajet de ce matin pour me rendre au travail tombait pile avec ce thème. En route vers la station de métro, j’ai remarqué une dame qui interceptait des gens pour leur faire part d’une information qui semblait extrêmement importante. Je me suis approchée d’elle et je l’ai entendu chuchoter : « La fin du monde s’en vient! » J’ai d’abord pensé « Wow, les gens sont encore plus pessimistes que je ne le croyais. » Je me suis ensuite dit « Pas surprenant que quelqu’un ait eu un éclair de génie en créant des t-shirts et des tasses arborant un message du genre ‘restez calme et faites comme si de rien n’était’ ». Et même si, instinctivement, je voulais lui dire que tout allait bien se passer, elle semblait prendre plaisir à partager cette information avec des travailleurs à moitié éveillés qui ne l’écoutent pas vraiment. En courant pour attraper le métro, je me suis rappelée que résilience et patience sont d’importantes qualités à développer en placements comme dans la vie en général.
Des revirements électoraux et économiques
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À mesure que les données publiées envoient des messages contradictoires sur l’économie des États-Unis et que le déficit américain augmente, certains signes à l’échelle mondiale montrent des banques centrales divergentes et un potentiel de hausse des prix.
Source : U.S. Census Bureau, 15 février 2023
Source : Réserve fédérale de St. Louis, 16 février 2023
Source : Reuters, « More Fed policymakers point to higher rates in inflation fight », 17 février 2023
Source : Reuters, « Slowdown in UK inflation eases pressure on Bank of England », 15 février 2023
Source : Dévoilement des bénéfices de Smith & Nephew, 21 février 2023
Source : Dévoilement des bénéfices de Louisiana Pacific, 21 février 2023
Source : FactSet Earnings Insight, 17 février 2023
Source : Bank of America Merrill Lynch
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Renseignements importants
Image d’en-tête du blogue : Eldad Carin / Stocksy
Certaines références se rapportent aux États-Unis et peuvent ne pas s’appliquer au Canada.
La diversification ne garantit pas un profit et n’élimine pas le risque de perte.
Les rendements passés ne sont pas indicatifs des résultats futurs.
Il ne s’agit pas d’une recommandation d’une stratégie de placement ou d’un produit pour un investisseur en particulier. Les investisseurs devraient consulter un professionnel financier avant de prendre des décisions de placement.
Tous les placements comportent des risques, y compris le risque de perte.
Il est impossible d’investir directement dans un indice.
Rien ne garantit que ces estimations et prévisions vont se concrétiser.
L’indice des prix à la consommation (IPC) mesure la variation des prix à la consommation et est compilé par le U.S. Bureau of Labor Statistics. L'IPC de base exclut les prix des aliments et de l'énergie, tandis que l'IPC global les inclut.
L’indice des prix à la production (IPP) est compilé par le U.S. Bureau of Labor Statistics et mesure la variation moyenne dans le temps des prix de vente reçus par les producteurs nationaux pour leur production.
La désinflation, ralentissement du taux d'inflation des prix, désigne les situations où le taux d'inflation a légèrement diminué à court terme.
Le taux des fonds fédéraux est le taux d’intérêt auquel les banques se prêtent des soldes au jour le jour.
Le resserrement est une politique monétaire utilisée par les banques centrales pour normaliser les bilans.
Le rendement réel est le rendement d'une obligation dont les paiements d'intérêts (ou coupons) sont réinvestis au même taux par le détenteur de l'obligation.
Les titres à revenu fixe sont exposés au risque de crédit de l’émetteur et aux retombées des fluctuations de taux d’intérêt. De manière générale, les cours des obligations baissent lorsque les taux d’intérêt augmentent, et vice versa; c’est ce que l’on appelle le risque de taux d’intérêt. Un émetteur peut être incapable de rembourser les intérêts ou le capital de ses emprunts, ou les deux, ce qui fait chuter la valeur de ses titres de créance et abaisse sa note de crédit.
Les risques d’investir dans des titres d’émetteurs étrangers, y compris ceux des marchés émergents, peuvent inclure la fluctuation des devises étrangères, l’instabilité politique et économique, et les problèmes liés à l’imposition étrangère.
Les obligations spéculatives comportent un risque plus élevé de défaut ou de fluctuation de prix en raison des variations de la cote de solvabilité de l’émetteur. La valeur des obligations spéculatives fluctue davantage que celle des obligations de grande qualité et peut subir de fortes baisses sur de courtes périodes.
Les titres municipaux sont assujettis au risque que les conditions législatives ou économiques aient une incidence sur la capacité d’un émetteur à effectuer des paiements de capital ou d’intérêts.
En règle générale, les cours des actions fluctuent, parfois même considérablement, en réaction aux activités de la société émettrice, ainsi qu’à la conjoncture des marchés en général, à la situation économique et au climat politique.
Globalement, les titres qui versent des dividendes élevés peuvent perdre la faveur du marché, ce qui amène ces sociétés à moins bien performer que celles qui ne versent pas de dividendes élevés. De même, les changements de politiques de versement de dividendes des sociétés et les capitaux dont elles disposent pour verser les dividendes peuvent avoir une incidence sur le fonds.
Les placements dans des instruments immobiliers peuvent fluctuer en fonction de facteurs économiques, juridiques ou environnementaux qui se répercutent sur les valeurs des biens, les loyers ou les taux d’occupation des immeubles. Les entreprises immobilières, y compris les FPI ou des structures similaires, sont généralement des sociétés à petite ou moyenne capitalisation et leurs actions peuvent être plus volatiles et moins liquides.
L’indice ICE BofA AAA U.S. Corporate est un sous-ensemble de l'indice ICE BofA U.S. Corporate Master qui vise à reproduire le rendement des obligations de sociétés de bonne qualité libellées en dollars américains et cotées en bourse sur le marché intérieur des États-Unis.
Les opinions exprimées ci-dessus sont celles de l’auteure au 21 février 2023. Ces commentaires ne doivent pas être interprétés comme des recommandations, mais comme une illustration des grands thèmes. Les énoncés prospectifs ne sont pas garants du rendement futur. Ils comportent des risques et des incertitudes et sont fondés sur des hypothèses; nous ne pouvons pas vous garantir que les résultats réels ne différeront pas considérablement de nos attentes.
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