C’est le temps des fêtes, un temps de réjouissances, d’autant plus que l'état de l'économie américaine a tout pour nous mettre le sourire aux lèvres, tout comme les chansons hop la vie de cette période de l’année. Le bonheur est au rendez-vous : l'inflation diminue rapidement1 et l'économie est résiliente. Ce cycle, comme tous les autres, se terminera, mais sa fin n’est pas imminente. Il semble, du moins pour l'instant, que le passage dans la cheminée se fera en douceur. J'espère que cela se traduira par des gains pour vous, moi et tous les autres investisseurs.
Comme vous le savez, la concision n'est pas ma marque de commerce, mais j'ai promis d'être bref ce mois-ci. L’équipe de rédaction et les responsables de la conformité méritent une charge de travail plus légère en cette période de vacances... qui dit vacances, dit explosion de festivités. Dites-le-moi si je suis trop enthousiaste!
Comment avons-nous performé?
À pareille date l’année dernière, je vous ai avoué que le FOMO (la peur de rater une occasion) que j’éprouve dans les situations sociales avait aussi fait son chemin dans ma vie d’investisseur. J’avais lu un grand nombre de perspectives baissières pour 2023 et écouté les craintes de récession, mais j’accordais personnellement beaucoup d’importance au fait que les marchés se sont généralement bien comportés au cours des années qui ont suivi un pic d’inflation.2 Je ne voulais pas rater cette occasion, même si des difficultés passagères se sont présentées.
Hélas, mes aveux de FOMO ne m’ont pas valu de meilleures invitations aux fêtes de fin d’année (remarquez que j’étais bien content de fêter dans le sous-sol de mon voisin), mais ils m’ont permis d’être du bon côté des marchés en 2023.
Il ne faut jamais rompre ses résolutions
Je suis résolu à reprendre les réunions de famille dont je parle toujours dans mes exposés sur la littératie financière. À vrai dire, ces réunions sont trop rares dans notre famille. C’est un cas classique de « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Le Nouvel An est le moment idéal pour réunir plusieurs générations de la famille. Voyez cela comme une déclaration de bénéfices. Affirmez les valeurs et l'objectif de l'entité, évaluez la situation financière, envisagez des placements stratégiques et veillez à ce que tous soient parés à toute éventualité. Dans la mesure du possible, limitez au maximum les revendications!
C’est peut-être un biais de confirmation, mais…
…le marché de l’emploi se refroidit à un rythme favorable au marché, ce qui apaise la Réserve fédérale américaine. Vous souvenez-vous de ces 12 millions de postes à pourvoir sans personne pour les combler?3 On craignait alors que les entreprises se livreraient à une concurrence féroce pour les pourvoir, ce qui aurait entraîné une spirale des salaires et des prix comme les États-Unis n’en ont pas connu depuis les années 70. Aujourd’hui, le nombre de postes vacants est en baisse, et ce, même si le taux de chômage aux États-Unis reste historiquement bas.4
La réalité est que nous n’aurions jamais pu pourvoir tous ces postes. Ils ont été créés pendant une période de très forte croissance économique passagère. Le ralentissement du marché de l’emploi est précisément ce que la Fed espérait.
Vu que vous avez posé la question
Voici une question qui revient souvent ces temps-ci :
Q : Que faudrait-il pour que vous envisagiez de délaisser les actions américaines au profit des actions internationales?
R : Il faudrait le type de conjoncture dans laquelle nous semblons nous trouver en ce moment. D’une part, le dollar américain semble avoir culminé5, ce qui est souvent le cas après la fin d’un resserrement de la politique monétaire. D’autre part, les indicateurs avancés des pays développés semblent s’être stabilisés et s’orienter à la hausse, après avoir été déprimés.6 Nous considérons qu’il s’agit là de deux catalyseurs importants qui pourraient débloquer une partie de la valeur qui se trouve sur les marchés internationaux.
Quelqu’un a dit
« Quelle différence un mois peut faire! » – Randall W. Forsyth, rédacteur en chef adjoint de Barron’s.
Le mois de novembre a été marqué par la plus forte remontée du marché des bons du Trésor américain depuis le début des années 80, ce qui n’est pas une coïncidence puisque c’est la dernière fois que la Réserve fédérale américaine a travaillé fébrilement pour contenir l’inflation.7 Néanmoins, l’actif du marché monétaire s’élève encore à 5 900 milliards de dollars américains.8 Je comprends pourquoi. Les taux des bons du Trésor à court terme semblent attrayants, mais ils ne le seront peut-être pas éternellement. J’espère que les variations du marché des bons du Trésor observées en novembre rappelleront aux investisseurs que s’éloigner de la courbe des taux des bons du Trésor peut aider à immobiliser les taux sur un horizon de placement à long terme.
Automatiser mon travail?
Chaque mois, je pose une question à ChatGPT, robot conversationnel qui a recours à l’intelligence artificielle, et j’évalue sa réponse.
Q : Quelles catégories d'actifs se comportent bien lorsque la courbe des taux des bons du Trésor américain revient à la normale?
R : Lorsque la courbe des taux revient à la normale, les secteurs comme celui des services financiers ont tendance à bien se comporter. Aussi, pendant ces périodes, les titres de valeur peuvent surclasser les titres de croissance. Il est important d'envisager une méthode de placement diversifiée adaptée à votre tolérance au risque et à vos objectifs de placement.
C’est une réponse assez satisfaisante. ChatGPT a dû puiser ces renseignements dans les données de Bloomberg qui montrent que, de 1989 à aujourd'hui, les sociétés financières du S&P 500 ont aussi eu tendance à surclasser les sociétés technologiques du S&P 500 lorsque la courbe des taux s’est redressée. (Il apprend!). J’ajouterais que les actions de sociétés à petite capitalisation ont tendance à surclasser de plus en plus les actions de sociétés à grande capitalisation à mesure que la courbe des taux revient à la normale.9 Dans le graphique ci-dessous, plus la ligne bleu foncé est haute, plus la courbe des taux est prononcée (lorsque la courbe tombe sous 0 %, on dit qu’elle est inversée). Et plus la zone bleu clair est élevée, plus les actions de sociétés à petite capitalisation surclassent celles à grande capitalisation.