Rejet des déductions de frais pour les locations à court terme
À compter du 1er janvier 2024, les déductions d’impôt pour les frais engagés afin de gagner un revenu de location à court terme, comme les frais d’intérêts, seront rejetées. Le rejet des déductions s’applique aux « locations à court terme non conformes », c’est-à-dire aux locations à court terme dans une province ou une municipalité qui interdit les activités de location à court terme ou les locations qui ne respectent pas les exigences provinciales ou municipales en matière de licence ou de permis d’exploitation à des fins de location. Ce changement vise à convertir des logements de location à court terme en logements de location à long terme, ce qui augmentera l’offre dans le marché concurrentiel et cher de l’habitation.
Impôt minimum de remplacement (IMR)
Les divers changements apportés au régime de l’IMR qui ont été introduits dans le budget fédéral de 2023 entrent en vigueur à partir de l’exercice fiscal 2024.
En vigueur depuis 1986, l’IMR a été conçu pour empêcher les particuliers d’avoir recours de façon disproportionnée à des traitements fiscaux préférentiels et pour garantir qu’un certain montant d’impôt demeure exigible malgré les avantages fiscaux demandés.
L’IMR exige qu’un calcul fiscal distinct soit effectué parallèlement aux calculs réguliers de l’impôt sur le revenu d’un particulier en tenant compte de certains traitements ou déductions préférentiels qu’un particulier a demandés au cours de l’année d’imposition. Autrement dit, le revenu imposable régulier est recalculé en fonction d’un ensemble différent d’hypothèses pour obtenir un revenu imposable rajusté aux fins de l’IMR. Cela rétablit l’« assiette fiscale de l’IMR » sur laquelle l’IMR peut être calculé. Cette autre méthode de calcul consiste à ajouter des déductions ciblées précises au revenu imposable autrement déterminé selon la méthode habituelle et exclut certains crédits d’impôt qui seraient autrement disponibles.
En vertu des anciennes règles de l’IMR, une personne (autre qu’une fiducie) avait droit à une exemption de base de 40 000 $ aux fins de la détermination du revenu imposable rajusté en vertu du calcul de l’IMR. Au lieu des taux d’imposition progressifs utilisés dans les calculs d’impôt réguliers, un taux fixe de 15 % est utilisé pour calculer l’impôt minimum à payer. Si l’IMR calculé est supérieur à l’impôt régulier autrement payable, le particulier doit payer l’IMR. L’excédent de l’IMR sur l’impôt régulier autrement payable peut être reporté jusqu’à sept ans et récupéré sur l’impôt régulier, sous réserve de certaines restrictions.
Le budget de 2023 a proposé divers changements au régime de l’IMR.
Premièrement, la base de revenu sur laquelle repose le calcul de l’IMR est élargie. Étant donné que l’IMR vise à cibler les particuliers à revenu élevé, l’exemption de base au titre de l’IMR s’applique à partir de la quatrième tranche d’imposition, soit 173 205 $ pour 2024 et 177 882 $ pour 2025.
Deuxièmement, il existe des plafonds aux préférences fiscales sous la forme de déductions, d’exemptions et de crédits. Par exemple, le taux d’imposition régulier des gains en capital est de 50 %. Dans le cadre de l’ancien régime de l’IMR, le taux d’inclusion était de 80 %. Avec le nouveau régime de l’IMR, les gains en capital seront entièrement inclus à titre de revenu à 100 %, ce qui les met au même niveau que les revenus d’intérêts. Il en sera de même pour un don de titres cotés en bourse. Lorsque des titres sont donnés en nature à un organisme de bienfaisance enregistré, le taux d’inclusion des gains en capital passe de 50 % à 0 %. En vertu du nouveau régime de l’IMR, le taux d’inclusion des gains en capital passera à 30 %.
Enfin, le taux d’imposition au titre de l’IMR à partir duquel le revenu ajusté sera imposé passe de 15 % à 20,50 %. Compte tenu des nouveaux ajustements au régime initial de l’IMR annoncés dans le budget de 2023, l’IMR cible les particuliers à valeur nette élevée. Il faudra examiner attentivement les diverses déductions et exemptions demandées au cours de l’année pour déterminer si l’IMR est payable en vertu du nouveau régime.
Amélioration des exigences de déclaration des fiducies
Toutes les fiducies dont l’année d’imposition se termine après le 30 décembre 2023 doivent se conformer aux nouvelles exigences améliorées de déclaration des fiducies à compter de 2023. Certaines fiducies qui n’étaient pas auparavant tenues de produire une déclaration de revenus devront désormais le faire, y compris les simples fiducies (voir note sur les simples fiducies ci-dessous). Plus précisément, les nouvelles règles de déclaration des fiducies s’appliqueront aux fiducies expresses, aux simples fiducies et, aux fins du droit civil, aux fiducies autres qu’une fiducie établie par la loi ou par jugement. Certaines exemptions aux exigences de déclaration améliorées sont permises, sous réserve du respect de certaines conditions. En août 2024, le ministère des Finances a proposé diverses modifications aux règles améliorées en matière de déclaration des fiducies, réduisant essentiellement la portée des exigences de déclaration et le nombre de fiducies visées par ces règles. Les modifications ont restreint la définition de simples fiducies, prévu des exceptions aux exigences de déclaration pour les petites fiducies et limité la portée d’un « constituant », entre autres. En raison de la prorogation du Parlement jusqu’au 24 mars 2025, ces propositions ne sont pas encore adoptées.
Les règles améliorées en matière de déclaration des fiducies exigent que les fiducies obtiennent, chaque année, des renseignements sur la propriété effective qu’elles doivent déclarer dans le nouveau formulaire T3SCH15 Renseignements sur la propriété effective d’une fiducie. La date limite de production pour l’année d’imposition 2024 est le 31 mars 2025.
Remarque sur les simples fiducies : Compte tenu de l’absence de directives et de l’incidence involontaire sur les Canadiens, l’ARC a exempté les simples fiducies des exigences de déclaration pour les années d’imposition 2023 et 2024, à moins que l’ARC ne fasse une demande directe à cet égard.
Crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles
Pour l’année d’imposition 2023 et les années ultérieures, un nouveau crédit d’impôt remboursable, connu sous le nom du crédit d’impôt pour la rénovation d’habitations multigénérationnelles, est offert. Le crédit d’impôt s’applique aux travaux effectués et payés ainsi qu’aux biens acquis à compter du 1er janvier 2023. Les rénovations et les dépenses ne dépassant pas 50 000 $ peuvent être déclarées, ce qui donne lieu à un crédit d’impôt pouvant atteindre 7 500 $. En règle générale, une dépense admissible est une rénovation, une modification ou un ajout à une habitation admissible qui est de nature durable, fait partie intégrante de la maison et permet à la personne de résider dans l’habitation avec une personne avec laquelle il a un lien de parenté en y établissant un logement secondaire.
Règle sur les reventes précipitées de biens immobiliers et règle de présomption
La revente précipitée d’un bien immobilier consiste à acheter un bien immobilier dans le but de le revendre à profit peu de temps après. À compter du 1er janvier 2023, un immeuble détenu pendant moins de 365 jours consécutifs est automatiquement réputé être une « revente précipitée ». Par conséquent, tout gain découlant de la disposition d’un tel bien est considéré comme un revenu d’entreprise et, par conséquent, est entièrement inclus dans le revenu, plutôt que de recevoir le traitement lié aux gains en capital. Certaines exceptions sont possibles. Dans le cas des immeubles qui ne sont pas considérés comme des « reventes précipitées », la nature du gain (qu’il soit considéré comme un gain en capital ou un revenu d’entreprise) sera déterminée au cas par cas.
Amélioration du régime de conformité à la FATCA et à la NCD
Au cours des dernières années, des changements importants ont été apportés aux directives de l’ARC sur la loi américaine Foreign Account Tax Compliant Act (FATCA) et la Norme commune de déclaration (NCD). La conformité accrue devrait donner lieu à des correspondances plus fréquentes entre les institutions financières au sujet du statut de résidence aux fins de l’impôt des clients relativement aux placements non enregistrés de ces derniers. Les institutions déclarantes chercheront à obtenir une confirmation du statut (c.-à-d. « non soumis à déclaration » ou « soumis à déclaration ») de tous les nouveaux comptes non enregistrés au nom d’un client, y compris les comptes préexistants qui ont connu un changement de situation.
Vous pouvez obtenir de plus amples renseignements sur ces changements en communiquant avec l’équipe Succession et fiscalité d’Invesco.