On a dit…
« (Les événements géopolitiques, ainsi que la polarisation politique aux États-Unis) peuvent très bien créer des risques qui pourraient éclipser tout ce qui s’est passé depuis la Seconde Guerre mondiale. »
Jamie Dimon, président du conseil d’administration et président-directeur général, JPMorgan Chase
Je crains que ce type de commentaires n’incite les investisseurs à rompre avec leur plan d’investissement. Les conflits géopolitiques ont été un piètre indicateur des cours boursiers. Même pendant les Guerres mondiales, l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a inscrit des rendements positifs2. Plus récemment, l’indice MSCI Pologne (en dollars américains) a progressé de 39,2 % depuis le jour où la Russie a envahi l’Ukraine (le 24 février 2022) jusqu’à la fin de mars, surpassant l’indice S&P 500 au cours de cette période3. Même si je ne me suis jamais senti à l’aise de citer Nathan Rothschild, qui affirmait qu’il fallait « Acheter quand il y a du sang dans la rue », car cette déclaration semble dure, ce conseil s’est souvent avéré judicieux.
Pour en savoir plus, consulter l’article Les conflits armés n’ont jamais fait dérailler la croissance à long terme des marchés boursiers.
Comme vous l’avez demandé…
Q. : Devrions-nous craindre que le fardeau des intérêts du gouvernement fédéral américain, en matière de pourcentage du produit intérieur brut du pays, augmente considérablement?
A : Les déficits annuels augmenteront, mais leur incidence sur le ratio dette/PIB pourrait être moindre que prévu. Laissez-moi vous expliquer.
- Il est vrai que les taux d’intérêt à long terme ont fortement augmenté4 et que les déficits se sont creusés5, aggravant le problème; et que la discordance au Congrès n’inspire pas confiance dans le fait que les décideurs feront quoi que ce soit pour le régler.
- Le Congressional Budget Office (CBO) s’attend à ce que le gouvernement américain enregistre un déficit budgétaire allant d’un creux de 1,5 billion de dollars en 2024 à un sommet de 2,6 billions de dollars en 2034. Il s’attend également à ce que les coûts d’emprunt du gouvernement américain avoisinent 4 %, soit près du double du taux d’intérêt des années 20105.
- Par conséquent, les paiements d’intérêts fédéraux devraient passer de 659 G$ en 2023 à 1,6 T$ en 2034, soit de 2,4 % du PIB à 3,9 % du PIB5.
- Si les estimations sont exactes, les paiements d’intérêts s’élèveront à 13,3 billions de dollars au cours de la prochaine décennie5.
- Le CBO s’attend toutefois à ce que le PIB des États-Unis augmente à un taux annualisé de 3,9 % au cours de la même période, ce qui est conforme au taux d’intérêt moyen sur la dette. Cela se traduirait par une production additionnelle de 14,3 billions de dollars5.
- Si la croissance nominale des États-Unis est conforme ou supérieure au coût d’emprunt moyen du gouvernement (croissance ≥ taux d’intérêt), le ratio dette/PIB devrait rester dans une fourchette étroite. Heureusement, les taux à long terme aux États-Unis se négocient habituellement en fonction du potentiel de croissance du pays, et non de sa solvabilité perçue6.
Apprenez-en plus sur la dette des États-Unis dans l’article What is the US national debt’s risk to investments? (en anglais seulement)
Automatiser mon travail?
Chaque mois, je pose une question à ChatGPT – l’agent conversationnel axé sur l’intelligence artificielle – et j’évalue la réponse.
Q. : Quels segments du marché boursier ont eu tendance à faire piètre figure à mesure que les taux d’intérêt augmentent?
A : Les secteurs qui enregistrent habituellement de piètres rendements en raison de la hausse des taux d’intérêt comprennent les secteurs sensibles aux taux d’intérêt, comme les services aux collectivités et les fiducies de placement immobilier (FPI). De plus, les secteurs affichant des évaluations élevées ou comportant des actifs à long terme, comme certains titres technologiques et de croissance, peuvent aussi faire face à des difficultés en raison de la hausse des taux d’intérêt. Dans l’ensemble, les investisseurs ont eu tendance à privilégier les secteurs moins sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt, comme les biens de consommation de base, les soins de santé et certains segments du secteur des services financiers.
Bonne réponse, ChatGPT. J’ajouterais également que les actifs cycliques à court terme et les actions à petite capitalisation sont probablement à risque à très court terme lorsque les taux montent.
Je ne peux pas imaginer qu’il faudra trop de temps avant de poser des questions à ChatGPT sur les catégories d’actif qui se comportent bien lorsque les taux baissent. Je ne crois pas que nous soyons très loin de la baisse des taux. Les investisseurs devront toutefois convaincus que l’économie et l’inflation sont de plus en plus modestes. À ce moment-là, une prise de risque, comme ce fut le cas au quatrième trimestre de 2023, lorsque les secteurs cycliques ont surpassé les autres et que les actions à petite et à moyenne capitalisations se sont redressées, pourrait survenir de nouveau7.
Sur la route
Mes voyages m’ont amené à Las Vegas pour le sommet de l’Investment Wealth Institute. Est-ce que je prends part à des jeux de hasard? « Chaque fois que je commande », pour citer le lieutenant Frank Drebin de la série satirique Police Squad des années 1980! Le lieu de la rencontre m’a donné l’occasion d’entreprendre ma présentation en dénonçant l’opinion de certains investisseurs selon laquelle le marché boursier est comme un casino. La probabilité de gain d’un jeu de casino est inférieure à 50 %, et plus le jeu dure longtemps, plus il est probable que vous perdiez de l’argent. En revanche, l’indice S&P 500, depuis 1957, a enregistré des rendements positifs lors de 75 % des années et a doublé sur toutes les périodes de 15 ans7. Plus vous conservez vos placements longtemps, plus vous avez de chances d’obtenir des rendements positifs. Cela semble exactement le contraire d’un casino.
Au plaisir de vous voir en mai, la porte d’entrée de l’été!