Comme tous les investisseurs, j'attends avec impatience la « pause qui rafraîchit » de la Réserve fédérale américaine (Fed). Coca-Cola a initialement lancé cette campagne en 1929, à la veille de la Grande Dépression, dans le but de rendre le produit attrayant à une époque où les gens éprouvaient des difficultés financières. Cette fois-ci, ce qui plairait aux investisseurs, c'est une pause du resserrement de la politique monétaire de la Fed qui revigorerait le marché boursier. Dans cet article, nous allons évaluer les probabilités d’une telle pause, la possibilité d’une reprise et, comme toujours, nous essaierons de nous élever au-dessus de la mêlée et de tout mettre en perspective.
Stratégie qui mise sur la simplicité
1) À quelle étape du cycle du marché américain en sommes-nous?
Les indicateurs du marché annoncent une récession.1 Cependant, les statistiques économiques indiquent en grande partie le contraire.2 Dans le doute, je me fie au marché. À ce sujet, je m'attends à ce que le marché se redresse avant l'économie. En fait, les marchés boursiers ont enregistré des gains au cours de quatre des neuf dernières récessions.3
2) Où s’en va l’économie américaine?
L'économie est toujours en contraction et les indicateurs avancés montrent que la croissance est inférieure à la tendance et en baisse. La durée de la contraction dépendra probablement de ce que la Fed fera ensuite. Une reprise pourrait se pointer à l’horizon. Parlant de reprise…
3) Quelle est l’intervention politique attendue?
En règle générale, la Fed a déjà commencé à assouplir sa politique monétaire avant le début de la phase de contraction du cycle. Cette fois-ci, ce n'est pas encore le cas. Or, compte tenu de l'amélioration probable de l'inflation, une pause pourrait être imminente. Les marchés escomptent un taux final des fonds fédéraux de 5 % d'ici mars 2023.4 Si tel est le cas, une reprise pourrait survenir bientôt.
Bien qu'il ne semble pas qu'une reprise soit amorcée, je crois néanmoins qu'il est temps de commencer à réfléchir à la façon de se positionner en prévision d’une reprise. Nous aurions tendance à privilégier les titres de créance plus risqués et les segments les plus cycliques et axés sur la valeur des marchés boursiers.
C’est la saison
Même pendant une année difficile, voire même particulièrement difficile, cela vaut la peine d’identifier ce pourquoi nous sommes reconnaissants. Voici ma liste des 5 meilleures caractéristiques des marchés financiers américains.
1. Le marché boursier américain a progressé de 49 % entre le 13 mars 2020 (jour où, partout dans le monde, tout a été fermé pour lutter contre la COVID) et le 16 novembre 2022.5 J’aurais absolument souscrit à cela au début de la pandémie.
2. Le point mort d’inflation sur un an aux États-Unis est nettement inférieur à 2,5 %6, signe que le marché obligataire américain s’attend à ce que l’inflation baisse rapidement.
3. Il semble y avoir peu d’excès dans l’économie américaine. Les entreprises ne semblent pas surendettées7, le système bancaire est bien capitalisé8 et les ménages américains ont encore de l’épargne excédentaire.9
4. Les titres à revenu fixe génèrent enfin des revenus.10
5. Les élections de mi-mandat aux États-Unis se sont déroulées ni plus ni moins sans anicroche, en ce sens que les candidats perdants ont généralement concédé la victoire. Les rumeurs sur la mort de la démocratie aux États-Unis sont peut-être exagérées.
Dites-le-moi si je me répète
Les investisseurs en ont probablement assez de se faire dire que rater les meilleurs jours et mois du marché peut considérablement éroder les rendements. Je vais arrêter de le répéter lorsque les investisseurs cesseront de vendre à des moments inopportuns.
Selon le Investment Companies Institute, les investisseurs ont retiré 27 milliards de dollars des fonds communs de placement et des fonds négociés en bourse d’actions en septembre.11 Il n’est donc pas surprenant qu’octobre (+8,1 %) ait été le 11e meilleur mois de l’indice S&P 500 en 35 ans!12 Le 10 novembre (+5,5 %) n’est pas en reste, elle a été la 15e meilleure journée de l’indice depuis 1957!13
Permettez-moi de me répéter : si vous aviez investi 100 000 $ dans l’indice S&P 500 en 1988 et que vous n’y aviez pas touché, votre placement vaudrait aujourd’hui plus de 3,2 millions de dollars. Si vous aviez raté les 1, 3, 5 et 10 meilleurs mois, la valeur de ce placement chuterait à 2,8 millions de dollars, 2,3 millions de dollars, 1,9 million de dollars et 1,2 million de dollars, respectivement.14
C’est peut-être un biais de confirmation, mais…
… nous ne vivons pas les spirales salaires-prix des années 70. En fait, la croissance actuelle de la rémunération aux États-Unis est désormais proche de la moyenne à long terme.15