Marchés et économie

Les actions ne sont-elles pas censées toucher le fond avant l'économie?

Aren’t stocks supposed to bottom before the economy?
Points importants à retenir
L’économie américaine
1

Le taux de croissance du produit intérieur brut réel des États-Unis a remonté à 2,6 % au troisième trimestre de 2022.

Actions
2

Les cours boursiers augmentent avant la production, et non l’inverse.

Positionnement
3

Les investisseurs ne devraient pas se laisser distraire par d'autres défis économiques potentiels.

À première vue, on dirait que l'économie américaine a rebondi à un rythme de croissance supérieur aux attentes, soit 2,6 %, au troisième trimestre de 2022.1 Autrement dit, la « récession technique », selon la définition de deux trimestres consécutifs de croissance négative du produit intérieur brut (PIB) réel, semble avoir pris fin en juin.

L’économie n’est-elle pas censée toucher le fond après les actions?

Oui, si l’on se fie à la relation historique entre les rendements des cours du S&P 500 (extrapolés sur six mois) et le taux de croissance du PIB réel, d'autres difficultés économiques et baisses des bénéfices pourraient survenir. À mon avis, cependant, les investisseurs ne devraient pas se laisser distraire pour autant. Bien qu'elles soient loin d'être parfaites, les actions nous donnent une bonne indication de l'activité des entreprises corrigée de l'inflation, ce qui signifie que la ligne bleu foncé (S&P 500) nous montre dans quelle direction la ligne bleu clair (PIB réel) va probablement se diriger (figure 1).

Comme le disait Wayne Gretzky, dit La Merveille, « Je vais à l’endroit où la rondelle se dirige, pas là où elle est ».

Figure 1. Il est tôt, mais les investisseurs qui savent s’adapter devraient se préparer à une reprise boursière d'abord, puis à une reprise économique.

Sources : Bloomberg L.P., FRED, Standard & Poor’s et Invesco, 03/11/2022. Remarque : NBER = National Bureau of Economic Research. Les zones ombrées indiquent les récessions aux États-Unis telles que définies par le NBER. Il est impossible d’investir directement dans un indice. Les rendements passés ne sont pas indicatifs des résultats futurs. Rien ne garantit que ces estimations et ces prévisions vont se concrétiser.

Il est vrai que les actions américaines se sont déjà repliées, mais assez peu, par le passé en l'absence de récessions économiques : 1994-1995, 2012 et 2016 pour ne nommer que quelques années.

Cependant, il convient de noter que les actions américaines ont chuté davantage cette année (-17 % sur douze mois entre le début de l'année et septembre 2022) qu'à l'approche de la récession de 2020, ce qui semble concorder avec la thèse qui veut que nous allons assister à une contraction, ne serait-ce que très brève, du cycle économique.

La même relation à retardement entre les actions et le PIB suppose également que si une reprise boursière se produisait en ce moment, elle pourrait être suivie d'une reprise économique dans environ six mois.

Y sommes-nous déjà?

Certes, ce repli boursier peut donner l’impression que « rien ne va plus » sur les marchés, en particulier pour les valeurs technologiques américaines à forte croissance.

Par contre, je crois qu'une nouvelle tendance haussière, qui inclut les actions de valeur cycliques internationales à petite capitalisation, est soutenue par quatre événements clés :

  1. la chute du dollar américain
  2. la baisse des taux obligataires
  3. le rythme plus lent des hausses de taux d’intérêt des banques centrales; et
  4. l’amélioration des perspectives économiques mondiales.

Je vois des panneaux de signalisation sur la voie de la reprise et je coche de plus en plus de cases sur ma liste de contrôle des indicateurs techniques qui signalent un creux boursier. Par conséquent, je déconseillerais aux investisseurs à plus long terme d’adopter une attitude encore plus baissière à l’égard des actions. De mon point de vue, le taux d’actualisation des actions américaines a baissé sensiblement, grâce à un tournant bienvenu dans le cycle de l’inflation.

Notes de bas de page

  • 1

    Source : Bureau de l’analyse économique: produit intérieur brut